etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

au ministre de l'Intérieur, et l'on attend que le Corps législatif se
prononce sur la validité des élections dans les deux Assemblées (103).
La décision du Directoire tomba le 22 floréal (11 mai 1798). Les
élections qui s'étaient déroulées dans cinq départements belges (dont
Jemappes) étaient annulées, et en ce qui concerne notre département,
les citoyens Demelin, Dorez, Girault et Truffart étaient destitués "par
défaut des qualités requises" (104), et leur étaient subsititués de vrais
républicains tels que Defacqz, Gallardon, Volckerick, exadministrateurs,
ainsi, que... Hippolyte Lecocq, ancien administrateur
du ci-devant district de Binche (105).
* *
La scission qui s'était produite à Binche lors de l'Assemblée
primaire se renouvela à l'occasion de l'assemblée communale. Celle-ci
devait se tenir, selon les prescriptions de la loi, le premier décadi qui
suivrait la clôture des assemblées primaires (en l'occurrence, le 30
mars), et le président Debiseau avait tenu à le rappeler en scéance
municipale le 28 mars (106). Le point qui fit le plus difficulté fut la
nomination à Binche d'un adjoint à l'agent principal. L'Assemblée-mère
nomma à ce poste Abel Leroy, mais une Assemblée scissionnaire
(installée encore une fois à l'auberge de l'Etoile) porta son choix, le 31
mars, sur Jean-Joseph Cohendos (107). Mise au courant de cette
situation par les soins du Commissaire Long, l'Administration
départementale prit, le 7 juillet l'arêté suivant : " Il est expressément
défendu à la Municipalité de Binch d'admettre désormais dans son sein
soit le citoyen Abel Leroy, soit le citoyen Jean-Joseph Cohendos,
attendu qu'il existe une contestation sur la validité de leur nomination
en qualité d'adjoints municipaux, jusqu'à ce que le Corps législatif ait
prononcé à cet égard" (108).
A examiner les procès-verbaux des Assemblées communales du
canton de Binche, on est frappé par le désarroi extrême qui régnait à
cette époque dans plusieurs communes. Ainsi à Vellereille-les-Brayeux
et à Epinois, personne ne s'était présenté à l'élection alors que les locaux
prévus à cet effet avaient été soigneusement préparés. A Haulchin, au
contraire, trois séances avaient eu lieu dans le plus grand désordre et le
seul résultat communique était les dix voix obtenues par le citoyen
Vincent Bruno. A Estinnies-au-Mont, le citoyen André Coppée avait été
nommé mais son élection fut invalidée, les votants n'ayant pas au
préalable prêté le serment de haine à la royauté et à l'anarchie. Notons
toutefois quelques résultats normaux et bien justifiés: à Ressaix,
Rouveroy et Waudrez où le adjoints sortants (Daneau, Fassiaux et
Dejardin) furent réélus - à Battignies qui vit l'élection d'Albert Leroy - à
Buvrinnes où Armand Libouton remplaça le citoyen Doyen - et à Croix,
où Norbert Gravis succéda à Langhendries (109).
Dans la ligne de la loi du 7 thermidor an VI destituant la
plupart des juges de paix des départements réunis, sous prétexte que
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