etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

sa charge d'administrateur, où il fera bien du mal, s'il n'en est expulsé.
Cet homme est le plus intrigant, le plus fourbe et le plus dangereux qui
existe dans le département.
Passant au second, qu'on appelle Joseph Long, commissaire du
directoire près l'administration de Binch; il étoit brigadier dans les
charrois qu'il fut obligé de quitter pour quelques petits tours de son
métier. Il sut se faire procurer la place de commissaire du Directoire près
ladite administration, où il s'est engraissé aux dépens du peuple. C'est
l'émissaire principal de l'administration . "Lecocq-Cabrespine" il ne
possède pas d'autre talent que celui de tromper. Il a dit, en propres
termes, qu'il vouloit être nommé électeur, ou que sinon il ferait scission.
Il a parcouru toutes les maisons des royalistes du canton de Binch pour
leur désigner les électeurs qu'on devoit nommer cette année. (...)
Le troisième de ces messieurs se nomme Georges De'pinoy; c'est un
compère qui, de concert avec le fameux Raoux (143), ex-conseiller au cidevant
conseil souverain du Haynaut, a osé faite la démarche d'aller à
Paris pour s'opposer à la réunion de la Belgique à la France, et devenir le
propriétaire presque universel des biens du ci-devant comte d'Epinoy,
près de Binch; il désire ardemment voir le retour de l'ancien ordre des
choses pour être à même de faire valoir avec éclat sa chétive et
trompeuse noblesse; il est à remarquer que, dans le commune d'Epinoy,
il tient la place du ci-devant seigneur, que presque tous les habitans lui
sont soumis parce qu'ils en dépendent; il les a fait venir à Binche pour
voter pour lui et ses compagnons.
Le quatrième, c'est Louis Coupez, préposé à la recette de
l'arrondissement de Libre-sur-Sambre; son père vient d'être destitué
d'une place de prétendu trésorier qu'il a eu l'adresse de capter lorsqu'il
s'est fourré dans l'administration municipale de Mons, à la rentrée des
Français; ses malversations dans les finances ne sont que trop connues.
Louis Coupez, en bon fils, suit fort bien l'exemple de son père; il ne peut
dégénérer. Que de vexations n'a-t-il pas commises envers de
malheureux habitans à qui il a envoyé, profitant de leur ignorance, la
force armée pour se faire payer une seconde fois de leur cote
d'imposition qu'ils avoient déjà acquittée, ! Que de murmures n'a-t-il
déjà excités ! (...)
Le père et le fils, hommes sans mœurs et sans caractère, sont
entièrement dévoués à la Maison d'Autriche, puisque l'un a été pendant
nombre d'années premier commis à la recette des domaines de sa
majesté impériale, et l'autre écrivain à la chambre des comptes de sadite
majesté à Bruxelles, tous deux porteurs de la cocarde noire.
Quant au dernier de ces électeurs, qui est Despiennes, homme de loi,
(...) il a un frère au service de l'Autriche, capitaine au régiment de Ligne,
infanterie.
Nous arrivons enfin à M. Pradier, commissaire près l'administration
centrale du département de Jemmapes(...). C'est par l'influence de ce
commissaire, qui vouloit s'assurer des choix qu'on devoit faire, qu'on a
vu, cette année, l'assemblée électorale de ce département regorger d'une
foule de commissaires et receveurs subalternes des domaines, et de
fonctionnaires publics, dont la plupart n'ont pas un domicile fixe et légal
dans leurs cantons respectifs (...) Il ne sera pas difficile d'apercevoir par
la liste des électeurs que les assemblées primaires du département de
Jemmappes et celle électorale de la présente année ont été travaillées par
l'intrigue la plus pernicieuse aux droits du peuple, puisqu'on ne voit
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