etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

Vendredi 25 - Les affaires reprennent. On ne voit plus que des
soldats qui passent en auto, mais qui ne s'arrêtent pas, si ce n'est pour
peu de temps.
Samedi 26 septembre - J'ai passé ma matinée après du pain; j'y ai
été par trois fois; les deux premières fois, il y avait trop de monde, et la
troisième fois, j'ai pris place à la queue et attendu mon tour.
Maintenant, on ne bouscule plus autant. On prend place à l'une des
rangées, et il ne faut pas vouloir passer avant son tour. Le pain n'est pas
mauvais, mais il est bien dur; il n'est pas levé. Sont arrivés, le soir, 200
Allemands pour loger et repartir demain.
Dimanche 27 - Il vient encore des autos et des camions. J'ai vu
trois gros chariots chargés de sacs, soit du blé ou de l'avoine. Il leur faut
le peu qui nous reste.
Mercredi 30 - Les Allemands sont encore venus avec leurs
chariots; ils ont pris ce qui restait dans les épiceries et les denrées
coloniales. Chez les tailleurs, ils ont pris les costumes et les draps. Chez
les fabricants de chaussures, ils ont pris tous les cuirs. Dans les
merceries, les fils, les chaussettes, et toutes sortes de choses. Ils donnent
pour cela des bons (et qu'auras-tu avec ces bons, et quand ?). On est fort
inquiet ici; on se demande comment on passera l'hiver. On a rouvert le
Parc, mais il est bien abimé; il n'y a plus que deux ou trois bancs; ils ont
fait du feu avec, et même avec des arbustes qu'ils ont coupés.
Maintenant on peut sonner pour les offices à l'église; le marché à
légumes a lieu comme avant, mais celui pour les marchandises n'est pas
encore rétabli.
Samedi 3 octobre - Hier, il y a eu encore assez bien d'Allemands
avec des autos, mais aujourd'hui, on n'en voit presque plus, et plus du
tout d'Autrichiens. Hier, le canon a encore tonné, mais on ne l'entendait
pas fort, mais on ne sait si c'est du côté opposé à Mons; il semble plutôt
que c'est du côté de la route de Charleroi. On vend des listes de blessés,
mais je n'ai pas vu Jules [Hiserque]. On dit que Rochez est sur une autre
liste de blessés d'Anvers. "L'Ami de l'ordre" de Namur a paru, mais fait
par les Allemands, et tout à leur avantage. Depuis neuf heures du matin
jusque 4 heures et demie, on entend le canon, mais bien loin, on dit du
côté de Tournay. Aussitôt que le canon s'est tu, il est parti plus de
quarante voitures, fourgons et autos. Les voitures-autos étaient comme
celles du tram, et tout cela est parti par la rue de Mons. C'étaient encore
les Allemands qui allaient ramasser les blessés.
Dimanche 4 octobre - J'ai reçu des nouvelles de Charleroi, et c'est
bien triste. La Montagne, le boulevard Audent, la rue du Grand Central
sont détruits; le boulevard est plein des décombres que l'on y
transporte. De la maison Hélin et de tous les beaux magasins de ce côté,
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