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etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

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(11 février 1797), quatre religieuses (53) <strong>de</strong>mandèrent, le 12 mars, "un<br />

secours pour se procurer le vestiaire <strong>la</strong>ïc" appuyant leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur<br />

le fait "qu'au passage <strong>de</strong>s armées par c<strong>et</strong>te commune, leur maison fut<br />

pillée <strong>et</strong> dévastée au point qu'elles ne sauraient, même en vendant le<br />

peu d'eff<strong>et</strong>s qu'elles ont r<strong>et</strong>rouvé, s'habiller conformément au dit<br />

arrêté" (54). Le Receveur <strong>de</strong>s domaines nationaux reconnut <strong>la</strong> vérité <strong>du</strong><br />

fait allégué; il souligna même le "dé<strong>la</strong>brement" <strong>du</strong> couvent, mais<br />

l'Administration centrale décida, le 8 germinal (28 mars 1797) que "le<br />

Gouvernement n'ayant assigné aucun fonds pour le vestiaire <strong>de</strong>s Sœurs<br />

noires, conservées provisoirement dans <strong>la</strong> possession <strong>de</strong> leurs biens, il<br />

n'y a lieu à délibérer." (55). Les Administrateurs départementaux en<br />

eff<strong>et</strong>, avaient enfin reçu communication <strong>de</strong> l'arrêté <strong>du</strong> 11 février<br />

maintenant les Sœurs noires dans les neuf départements réunis, <strong>et</strong><br />

avaient donné l'ordre à <strong>la</strong> Municipalité binchoise "<strong>de</strong> r<strong>et</strong>irer les<br />

gardiens <strong>du</strong> couvent, lever les scellés <strong>et</strong> leur enjoindre <strong>de</strong> déposer tout<br />

costume sous les peines portées par les loix" (56), mais comme aucun<br />

fonds n'était prévu, dans ce cas particulier, pour l'achat <strong>de</strong> vêtements<br />

<strong>la</strong>ïques, l'Administration centrale s'était crue en <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> refuser aux<br />

Sœurs <strong>binchoises</strong> le subsi<strong>de</strong> qu'elles <strong>de</strong>mandaient. Heureusement, un<br />

nouvel arrêté pris par le Directoire le 25 floréal (14 mai 1797) vint enfin<br />

régler <strong>la</strong> question (57). Dès le 28 mars en tout cas, les Sœurs noires<br />

avaient prié <strong>la</strong> Municipalité binchoise <strong>de</strong> leur délivrer un certificat<br />

attestant "qu'elles se sont conformées à <strong>la</strong> loi en quittant le costume<br />

régulier, <strong>et</strong> qu'elles sont vêtues comme les autres citoyennes, <strong>et</strong> qu'elles<br />

continuent à exercer l'é<strong>du</strong>cation publique", certificat que les<br />

municipaux s'empressèrent <strong>de</strong> leur fournir "séance tenante" (58).<br />

Le coup d'Etat français <strong>du</strong> 18 fructidor an V (4 septembre 1797)<br />

<strong>de</strong>vait sonner le g<strong>la</strong>s <strong>du</strong> couvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Saint-Jacques. Plus<br />

d'exception, c<strong>et</strong>te fois, à <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> toutes les institutions<br />

religieuses, que celles-ci soient hospitalières ou vouées à l'é<strong>du</strong>cation. La<br />

nouvelle en fut portée, le 11 septembre, à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s<br />

municipalités par l'Administration centrale (59) qui s'occupa<br />

immédiatement <strong>de</strong> <strong>la</strong> désignation <strong>de</strong>s commissaires chargés <strong>de</strong> dresser<br />

les inventaires <strong>du</strong> mobilier encore existant dans les maisons religieuses<br />

supprimées (60).<br />

L'année 1798 consomma <strong>la</strong> ruine définitive <strong>du</strong> couvent <strong>de</strong>s<br />

Sœurs noires. En janvier, les commissaires chargés <strong>du</strong> "recueillement"<br />

<strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s d'art signalèrent, après une première inspection , l'intérêt que<br />

pouvait présenter pour les musées <strong>de</strong> <strong>la</strong> République "le tableau <strong>du</strong><br />

maître-autel représentant <strong>la</strong> Vierge <strong>et</strong> Jésus recevant les hommages <strong>de</strong>s<br />

saints <strong>de</strong> leur ordre, assez méritant sous le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> touche <strong>et</strong> le<br />

transparent <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur, <strong>la</strong> composition <strong>et</strong> le <strong>de</strong>ssin dans le goût <strong>de</strong> De<br />

Vos" (61). Le 15 mars, les scellés sont apposés sur les portes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sacristie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'entrée <strong>du</strong> cloître (62). Le 5 juin, le citoyen Godard (63)<br />

accompagné <strong>de</strong> l'appréciateur "pour <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>s orgues" (64) se<br />

ren<strong>de</strong>nt à l'église <strong>du</strong> couvent, montent au jubé, examinent le p<strong>et</strong>it orgue<br />

<strong>et</strong> apprécient celui-ci à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 90 francs (65).<br />

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