etudes binchoises revue de la société d'archéologie et des amis du ...

lois ! les principes ! L'exécution des lois en change l'essence, les
principes s'amalgament avec les sentimens, non pas en eux-mêmes - la
vérité est une - mais dans leur acceptation ou dans le sens de la
personne qui doit les professer (...) Tout a été renouvelé lors des
dernières élections, mais il a fallu tout destituer. Ne peut-on, ne doit-on
pas faire exception aujourd'hui pour les 9 départements ? (...) Le corps
politique doit toujours être le même. Tout le reste doit céder à cette
règle essentielle, ou, alors, tout devient irrégulier et vacillant".
L'année suivante, dans un rapport semblable adressé au
Ministre de l'Intérieur, le 15 germinal an VI (4 avril 1798), Delneufcour
s'exprime comme suit :
Esprit public : la preuve la meilleure à donner de son mélioration, c'est
que les élections de cette année sont en raison inverse de l'an dernier. Le
choix des citoyens s'est fixé sur des patriotes prononcés et les hommes
du Gouvernement, ses commissaires ont eu presque partout les
suffrages du peuple. La plupart d'entre eux sont nommés électeurs (...)
Les électeurs sont bons, et il ne s'y trouve pas 1/50 de royalistes (147) ou
aristocrates, et il y est peu d'ennemis de l'ordre. Dans quelques cantons
néanmoins, on a réélu des agens destitués.
Deux mois plus tard, Martial Pradier (148), le nouveau
Commissaire départemental écrira de son côté :
Esprit public : Les citoyens que le Directoire a substitués dans les
fonctions administratives ont été favorablement aceueillls. Des hommes
qui, dans cette carrière épineuse ont fait leurs preuves ont toujours le
peuple et son esprit pour eux (...) C'est une marque certaine que la
majorité fait un pas vers la liberté, et commence à s'affranchir des liens
honteux dont la voulaient enchaîner ces deux tyrans réunis, le sacerdoce
et l'aristocratie" (149).
La fin de l'année 1798 et le premier mois de 1799 virent, on le
sait, l'insurrection populaire connue sous ie nom de "guerre des
paysans". En Hainaut, à vrai dire, ce mouvement n'affecta que le nord
du département, mais l'émotion qu'il suscita un peu partout secoua le
pays et créa des orientations nouvelles dont le Commissaire Pradier
entretint le Ministre de l'Intérieur, le 14 pluviôse an VI (2 février 1799) :
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Esprit public : Une amélioration assez sensible de l'esprit public a été
l'heureux résultat de la destruction des rebelles. Les autorités constituées
sont plus respectées; les anarchistes (150) sont, dans ce moment, selon
leur coutume, les seuls qui s'efforcent de les avilir. Qui n'aime pas les
lois déteste aussi les hommes qui sort chargés de leur exécution. Le
peuple est très tranquille et se défie des manoeuvres du royalisme. L'un
et l'autre parti, également ennemis du Gouvernement, font tous leurs
efforts pour s'emparer des élections.
Les anarchistes font beaucoup de projets; ils se livrent à de flatteuses
espérances. Le Royalisme déconcerté du peu de succès de la révolte se