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1. Introduction
Les maladies causées par les mycobactéries peuvent être divisées en trois
catégories : la tuberculose causée par le complexe tuberculosis (Af. tuberculosis,
M. bovis, Af. africanum), la lèpre (Af. leprae) et les mycobactérioses causées
par des mycobactéries atypiques (MA) également dénommées non tuberculeuses
(MNT), non-tuberculous mycobacteria (NTM) ou mycobacteria other
than tuberculosis (MOTT). Autrefois, la tuberculose et la lèpre étaient les
deux infections mycobactériennes prépondérantes. Récemment les MA ont
pris de l’importance dans les pays développés en raison de l’émergence du
SIDA (H orsburgh 1991, P itchenik & Fertel 1992, Benson & Ellner
1993). Lors d’une récente mise au point sur l’épidémiologie des maladies
causées par des MA, nous avons montré que ces infections étaient étroitement
liées aux comportements de l’homme, c’est-à-dire aux changements qu’il
apporte à l’environnement (Portaels 1995).
Les MA sont généralement présentes dans l’environnement soit naturel (eau,
terre, végétaux,...) comme M. gordonae, Af. terrae, Af. fortuitum, Af. scro-
fulaceum, soit artificiel (eaux de distribution, piscines, aquarium ,...) comme
Af. kansasii, Af. xenopi, Af. gordonae, Af. marinum. Elles peuvent être ingérées,
inhalées ou se retrouver sur la peau de sujets sains (Portaels 1995).
2. Signification clinique de la présence d'une MA dans un échantillon
Contrairement à Af. tuberculosis, l’isolement d ’une MA dans un échantillon
revêt deux significations : soit une infection, soit une pseudo-infection.
Une infection est le résultat d’une réaction de l’hôte ( W o l i n s k y 1981).
Elle se traduit par des altérations anatomiques ou fonctionnelles, par des
manifestations cliniques, biologiques, immunologiques et/ou radiologiques.
L’infection peut être silencieuse ou responsable d’une maladie chez des sujets
fragilisés (SIDA, néoplasie, bronchite chronique,...).
Une pseudo-infection n’entraîne pas de réaction de la part de l’hôte. Les
signes de la maladie ne sont pas en rapport avec la mycobactérie. Il peut
s’agir d ’une contamination de l’échantillon lors du prélèvement, du transport
ou du traitement au laboratoire. Il peut s’agir également d ’une colonisation
de l’individu par l’environnement, soit directement, soit lors d’une procédure
invasive. Cette colonisation peut être transitoire, intermittente ou prolongée
et parfois se compliquer d’une infection.
La distinction entre contamination, colonisation, infection, maladie infectieuse
est parfois difficile pour le clinicien et pour le biologiste. Cependant,
elle est essentielle pour plusieurs raisons :