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mededelingen der zittingen bulletin des seances - Royal Academy ...

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nez, bouche triangulaire) soulignent l’idée de mort et de renaissance de l’initié<br />

(le mbuya) [14],<br />

Les masques miniatures en ivoire ou en bois, les ikhoko[15] sont taillés<br />

avec soin comme <strong>des</strong> talismans protecteurs ; les Hungaan, de la vallée du<br />

Kwilu, ont sculpté cet ivoire au double visage opposé, l’un aux yeux clos,<br />

l’autre aux yeux ouverts sur un autre univers [16].<br />

L’ensorcelé [17] est un masque (Mbangu) Pende que la peinture de Picasso<br />

a rendu célèbre. Par ailleurs, il est presque sûr que Picasso ne connaissait<br />

pas ce masque quand il a peint les «Demoiselles d’Avignon». Le visage à moitié<br />

noir et à moitié blanc fait référence au visage asymétrique, défiguré par la<br />

paralysie du nerf facial. Un dicton est chanté durant la danse : «Ne te moque<br />

pas de ton voisin, ne te paie pas la tête de ton frère, les sorciers l’ont ensorcelé».<br />

Dix-neuf groupes d’origine diverse se sont unis autour <strong>des</strong> Bushoong pour<br />

constituer le royaume Kuba[18]. Depuis le xvne siècle, le roi, le Nyim, est<br />

la clé de voûte de toute une organisation extrêmement complexe d ’une centaine<br />

de hauts dignitaires, eux-mêmes membres de différents conseils hiérarchisés.<br />

Les deux statues royales <strong>des</strong> figures 123 et 124, appelées les Ndop, font<br />

partie d’une série de onze rois et d’un régent, sculptés en bois dur, le Crosso-<br />

pterix febrifuga, bois dur, enduit de tukula, poudre de bois rouge et d ’huile<br />

de palme [19]. Le Nyim est assis en tailleur, sur un socle représentant l’estrade<br />

royale. La tête mesure près du tiers de l’ensemble. Chaque élément, du couvre-<br />

chef plat à la ceinture croisée en cauris et au grand cachet séant cérémoniel,<br />

est un signe royal. L’emblème (ibol) du tambour apparaît sur la statue du<br />

roi Kot-a-Ntshey et du roi Kot-a-Mbul (respectivement du début et de la<br />

fin du xixe siècle). Selon un de nos anciens étudiants, Belepe Bope Mabinch,<br />

lui-même fils du roi kuba, les symboles sont significatifs d ’un règne déterminé<br />

qu’ils résument. Le tambour signifierait : «Je vous apporte la danse et non<br />

les contributions», la présence du jeu makala rappelle que le roi a obtenu<br />

le pouvoir à force d ’intrigues. La présence de l’esclave signifierait le droit<br />

de vie et de mort du roi sur ses sujets. Selon Albert Maesen, la statue royale<br />

se comportait comme un double du roi, ou comme substitut royal en cas<br />

d ’absence et à la mort du roi, elle transmettait la force vitale à son successeur.<br />

Pour Joseph Cornet, sa fonction est plutôt commémorative.<br />

Les masques ont une origine plus ancienne que les statues royales et sont<br />

liés à l’origine mythique <strong>des</strong> Bushoong. Ils célèbrent le mariage incestueux<br />

de Woot, l’ancêtre primordial et de sa sœur Mweel. Le mythe et les danses<br />

consacrent ainsi le système matrilinéaire. Le masque mukyeem [20], avec son<br />

appendice en trompe d’éléphant et son bouquet chatoyant de plumes rouges<br />

de perroquet ne représente pas Woot [21], Ce masque n’apparaît pas chez<br />

les Bushoong. Chez leurs voisins, il est utilisé par <strong>des</strong> notables lors <strong>des</strong> funérailles<br />

d’un personnage important. Ce masque au front bombé en cuivre [22]<br />

figure le peuple dans la personne <strong>des</strong> anciens propriétaires terriens ou encore

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