Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Ri'Qißta.$tampa-Dentro
de la Prensa-Baszn (jzeti
La.reconstruction de rIrak s'engage entre
chaos et frustrations'
SEPT MILLIONSde dollars par
jour : calculé par l'administrateur
américain en Irak, Paul Bremer, au
lendemain du sabotage de l'oléo-
.duc qui achemine le brut irakien
vers le terminal turc de Ceyhan, ce
manque à gagner peut paraîti-e
modeste au ,regard .des quelque
140milliardsde dollars nécessaires
pour remettre le pays sur pied.
Pourtant, au-delà du ,chiffre, ce
,nouvel incident fait s~éloignerl'espoir
de recettes régulières et d'uile
.reconstruction rapide du pays.
Face aux attaques incessantes per-
.pétrées contre les oléoducs (là septième
en deux mois), l'Irak est pas-
.sé du statut « d'exportateur imminent»
à celui « d'exportateur imprévisible
», estime le Centre for Global
Energy Studies (CGES) dans
son rapport mensuel, publié lundi
18août à Londres.Et le climat d'insécuritédécourage
encore lesinvestisseurs
les plus motivés.
Pour l'heure, ce sont donc les ins-
.titutions internationales qui occupent
le terrain. Depuis le vote de la
résolution 1483 par le Conseil de
sécurité de l'ONU, elles forment
des équipes chargées de bâtir les
programmes pour rehmeer la
machine économique et socialeirakienne.
Au cœur du dispositif: un
Fonds de développement pour
l'Irak, géré par la banque centrale
irakienne, destiné à recueillir le
fruit de la manne pétrolière, soit
plusieurs milliards de dollars par
an, placés sous la haute surveillan. ,56 ans, un« routier» du développece
internationale de l'International ment issu de la London School of
Advisoryand Monitoring Board Economics. Fin connaisseur du
(IAMB, Conseil international Moyen-Orient et de l'Afrique du
consultatif et de contrôle) où siége- Nord, basé à Washington, il abanront
notamment des représentant,s donne la resp~nsabilité des territoide
la Banque mondiale et du FMI. .res palestiniens (Cisjordanie et
Déjà, 1milliardde dollars -le solde Gaza) pour devenir I,e« M. Irak »
du programme «Pétrole contre de l'institution.
nourriture» - a coulé dans ses cais- Joseph Saba, 55'ans, juriste de
ses. Mais personne n'es~ encore formation, à la Banque depuis doucapable
d'évaluer la rente dont ze ans, passé par le département
peut disposer régulièrement l'Irak. d'Etat américain, complète le trio
En face de' ces revenus hypothéti- arabisant et coordonnera, du siège,
ques, les besoins sont tout aussi l'ensemble des opérations de cette
flous: il n'existe aucune statistique zone. Ils ont été choisis par Jeandans
ce pays d'où les organisations Loui~ Sarbib, vice-président de la
internationales sont absentes', Banque pour le Moyen~Orient et '
depuis trente ans. Tout au plus l'Afrique du N~rd, pour leur expésubodore-t-on
que les recettes ne rience de situations post-conflits.
couvriront pas les besoins. Encore Nick Krafft et Faris Hadad-Zerfaut-il
en connaître l'ampleur. vos ont donc effectué une mission
Trois experts chevronnés de la, de reconnaissance, avant l'été,
Banque s'apprêtent à s'atteler à ce dans le siUage d~f:c;~mseille~.du
travail: le premier, Faris Hadad- secrétaire général de l'ONU,Sergio
Zervos, né au Soudan, citoyen Vieira de Mello; «Un voyage très
mexicain, a ~té formé dans les uni- compliqué », dit Faris Hadad-Zer-
Versités américaines. A 32 ans, il vos _ il a fallu attendre l'autorisaboucle
ses valises pour partir diri- tion de l'AutOlité provisoire de la
ger le bureau de la Banque à Bag- coalition (CPA), avoir le feu vert
dad. particùlièrement jeune pour pour l'avion effectuant la liaison
un tel niveau de responsabilité, il Amman-Bagdad, limiter à six le
ne fait pas pour autant figure de nombre de passagers pour permet-
« bleu ,; : spécialiste des plivatisa-" tre Line sécurité efficace - « et
tions, il a été en (harge, de 2000 à éprouvant », par 53 degrés et sans
2003, du programme de coupéra- électricité. De plus, contie
tion tecluùque dans les sixpays du M. Krafft, «la CPA ne souhaite pas
Golfe et en Arabie saoudite. être inondée de "missionnaires n ».
Le"d~uxième est Nick Krafft,
Exigeante et impatiente, la population rêve d'un retour à
une « normalité)} depuis longtemps disparue
BAGDAD'
de notre envoyée spéciale
Les Irakiens vitupèrent à longueur de
journée les Etats-Unis, qu'lls accusent de
, visées prédatrices, mais bon nombre d'entre
eux aj9utent aussitôt qu,'iIne faut surtout
pas que )'amlée américaine se retire
maintenant, parce que «ce serait la guerre
civile ». Ilssavent gré aux Américainsde les
avoirdébarrassés de Saddam Hussein,mais
ilsne manquent presque jamais de dire qué
tel ou tel servicemarchait llÙeuxdu temps
du dictateur déchu. Ils accusent l'ex-tyran
d'avoirdiviséle pays,maisla méfianceintercommunautaire
demeure souvent à fleur
de peau. Ilsn'ont jamais été aussi libres de .
leur parole, mais ils disent vouloir d'abord
la sécurité, oublieux qu'il y a quatre mois
encore ilsne pouvaient rien réclamer.
Lespannes de courant ont beau handicaper
leur viequotidienne, ceux qui en ont les
moyens renouvellent leurs équipements
électroménagers et nombreux sont ceux
qui font des économies pour se doter d'une
ONZE MISSIONS
Itsont passé une dizaine de jOl,lrs
sur place, à rencontn:r des équipes
techniques venues du nord et du
sud, des économistes, le secteur privé
;à constater in situ le fonctionnement
de cette économie «de type
socialiste» où «aucun prix ne reflète
le marcllé », où aucun cadre légal
ne permet de démarrer des activités
privées, où le téléphone fonctionne
mal et où lesbesoins d'entretien
sont «énormes ». Onze missions
d'évaluation (santé, éducation,
agriculture et sécurité alimen- '
taire, logement, transports et communications,
accès à l'eau, cadre
institutionnel et législatif, maçroé- ,
conomie...)ont commencé à recenser
les besoins sur place. En Jign~
de mire, la conférence des donateurs,
prévue les 23 et 24 octobre
en Espagne;sous l'égide de l'ONU.
(c L'important est de mettre en place
assez rapidement UTI budget pour
l'année 2004 », dit le président de
la Banque mondiale, James Wolfensohn.
cc Je pense que la communauté
internationale voudra compellSer
l'écart entre les revenus du pétrole et
',les besoins budgétaires, Mais iifaut
, d'ubord qu'il y ait une Constitution
et un gouvernement agréés par le
peuple irakien. »
antenne parabolique interdite sous l'andcn cllars: l'emploi, l'administration, la politique, '
régime. Les vols de voitures sont quoti- les questions matérielles etjinancières, voire
diens, mais chaque jour se déversent sur le l'étllique. JI serait inquiétant que les gens ne
pays des centaines de 'voitures d'uccasion se plaignent pas.» Mais, ajoute~t-i1, «les
importées. Les Irakiens, ou pour le moins ..habitants de Bagdad se plaignent des pt!nu.
certains d'entre eux, reprochent au Con.~~ ries d'essence. Ont-ils oublié que, $l)US Sadintérimaire
de gouvernement irakien (CIG) dam, les habitants de Bassora n'avaient pas
de ne pas être un organisme élu alors d'eau à boire et que, pendant des années, la
même que, pendant près d'un demi-siècle, population du Kurdistan [privée d'électricité
ilsn'ont pas eu droit à la moindre marge de par l'ex-dictateur] a dû couper les tl/'bres et
libre choix... dénuder les montagnes pour se réchau.lJer 'I .
En un mot comme en mille, plus de cent Toutel:infrastructure irakienne a besoin
jours après la chute du régime baasiste, les d'être renouvelée. La station qui alimente
Irakiens se débattent dans un tissu de Bagdad en électricité a été construite durant
contradictions, veulent tout, tout de sùite;' ' 'inon enfance, et j'ai aujourd'hui 63 ans. ~~s,'
et attendent des miracles. Ils ont envie de puits de pétrole, les pompes, les oléoducs, tout
normalité, mais elle leur paraît pour l'heure a besoin d'un coup de neuf. »
un horizon lointain. cc C'est normal, commente
AdelAbdelMahdi,l'un des responsables
du Conseil suprême de la révolution
islallÙque en Irak (CSRII). Trente-cinq
années de dictature ont tout pulvérisé et
anéanti les esprits. Tout est à refaire, aujourd'hui,
malheureusement, à l'ombre des
UN CALENDRIERIDiAL
Mais les problèn'les ne relèvent pas uniquement
de l'héritage laissé par le régime
dé(hu. Les forces de la coalition occupante
contribuent aussi à leur acuité. cc Nous les
avions prévenu.s que, si la victoire militaire
Babette Stem'
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