17.01.2015 Views

Rapport du Groupe-conseil sur l'octroi des contrats municipaux

Rapport du Groupe-conseil sur l'octroi des contrats municipaux

Rapport du Groupe-conseil sur l'octroi des contrats municipaux

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Groupe</strong>-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’octroi <strong>des</strong> <strong>contrats</strong> <strong>municipaux</strong> – Mars 2010<br />

Affaires municipales 55 ), le législateur ne qualifie pas de « conforme » cette plus basse soumission. On<br />

peut affirmer que la notion de « conformité » en matière de soumission dans le secteur municipal a<br />

d’abord été intro<strong>du</strong>ite et développée par la jurisprudence. On peut dire également qu’elle a donné lieu à<br />

un contentieux considérable qui continue aujourd’hui de présenter <strong>des</strong> difficultés importantes 56 .<br />

En substance, la jurisprudence et la doctrine sont à l’effet qu’une soumission peut être acceptée même si<br />

elle n’est pas en tout point conforme à toutes les exigences de l’appel d’offres. Une distinction est faite<br />

entre, d’une part, les irrégularités portant <strong>sur</strong> les éléments essentiels et, d’autre part, celles qui portent<br />

<strong>sur</strong> les éléments accessoires ou secondaires. En principe, une municipalité pourra accepter une<br />

soumission qui est substantiellement conforme aux exigences contenues dans les documents d’appel<br />

d’offres concernant tant les aspects administratifs que techniques.<br />

À l’avenir, pour répondre à la nouvelle règle intro<strong>du</strong>ite avec la Loi 76, les municipalités devront examiner<br />

la conformité administrative et technique de chacune <strong>des</strong> soumissions reçues et se prononcer <strong>sur</strong> leur<br />

conformité. Or, cet exercice peut se révéler très délicat dans le contexte où une soumission peut être<br />

jugée « substantiellement conforme ». En outre, l’examen de la conformité technique à l’ouverture <strong>des</strong><br />

soumissions peut également être extrêmement long et coûteux à réaliser pour <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> services le<br />

moindrement complexes. Dans certains cas, cet examen est impossible sans prototype; l’examen de la<br />

conformité technique ne se fait qu’à la réception <strong>du</strong> bien.<br />

De <strong>sur</strong>croît, plusieurs remettent en question l’utilité d’examiner la conformité intégrale <strong>des</strong> soumissions<br />

présentées qui n’ont aucune chance d’être retenues en raison de leur prix trop élevé, dans le contexte,<br />

bien sûr, où la qualité <strong>des</strong> soumissions n’est pas évaluée.<br />

En effet, sauf dans le cas de l’attribution <strong>des</strong> <strong>contrats</strong> de services professionnels et <strong>des</strong> autres <strong>contrats</strong> qui<br />

ne sont pas attribués <strong>sur</strong> la seule base <strong>du</strong> prix et où toutes les propositions reçues doivent<br />

nécessairement être examinées et évaluées, la pratique actuelle largement répan<strong>du</strong>e est à l’effet<br />

d’examiner la conformité de la soumission la plus basse ou <strong>des</strong> deux ou trois soumissions les plus basses<br />

reçues, et de cesser l’analyse dès qu’une soumission ayant le plus bas prix est également jugée conforme<br />

aux exigences de l’appel d’offres, tant <strong>sur</strong> le plan administratif que technique. Il s’ensuit que plusieurs<br />

soumissions ne sont tout simplement pas analysées, sauf pour leur prix.<br />

Entre l’exigence d’examiner la conformité intégrale de toutes les soumissions présentées et la pratique<br />

qui consiste à n’examiner que les soumissions les plus basses, nous croyons qu’il existe un juste milieu<br />

55 Art. 573, par. 7 o L.C.V. et 935, par. 7 o C.M.<br />

56 Par exemple, dans l’arrêt Raby, la Cour d’appel se divise à deux juges contre un <strong>sur</strong> la question de savoir si une soumission<br />

peut être signée après l’heure limite pour le dépôt d’une soumission, lors de la séance publique d’ouverture <strong>des</strong> soumissions,<br />

Sainte-Euphémie-<strong>sur</strong>-Rivière-<strong>du</strong>-Sud (Municipalité de) c. Raby, [2008], R.J.Q. 2118 (C.A.).<br />

56

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!