3 un modèle d’innovation : l’articulation de la recherche, de la création et de la formation dans la duréeLA COORDINATION À LONG TERMEL’objectif de l’<strong>Ircam</strong> depuis sa création est d’élargir le vocabulaireet le cadre conceptuel de la création musicale à traversl’exploration et la création des nouvelles technologies.La démarche consiste à faire travailler des scientifiqueset artistes (essentiellement compositeurs et interprètes)ensemble dans un processus d’échange. Les technologiescréées sont le résultat, à la fois des défis posés par des idéesmusicales nouvelles et des modèles issus de domainesd’investigation des équipes scientifiques. À l’<strong>Ircam</strong>, ce processusinteractif est appelé la « recherche musicale ».De cette réflexion stratégique sur la recherche musicalesynthétisée par le département Médiations recherche/création, s’induit la nécessité d’une coordination entre lesartistes en recherche, la prospective scientifique qui nourritle contenu des travaux de recherche.LA RECHERCHE MUSICALELe département Médiations recherche/création, a reformuléune synthèse précisant les enjeux et attentes de lacommunauté artistique de l’<strong>Ircam</strong> vis-à-vis des rechercheset développements.L’évolution des technologies pour la musique dans sonensemble peut être vue comme l’élargissement modernede pratiques traditionnelles, à travers la reprise ou la reformulationde problématiques compositionnelles.• la composition assistée par ordinateur étend les possibilitéset modalités de l’écriture musicale : création des partitionsinstrumentales, virtuelles (dont la réalisation finale enconcert dépend de l’interprétation), génération de partitionsélectroniques et improvisation contrôlée ;• le temps réel donne une nouvelle dimension à l’interprétationet à l’exécution musicale à travers des technologiesd’analyse, reconnaissance et synchronisation avec le jeuinstrumental ;• les technologies de synthèse et de transformation sonoreélargissent la notion de lutherie par <strong>rapport</strong> à la productionsonore (moteurs de synthèse) et le contrôle (captation etinterprétation du geste) ;• la spatialisation redéfinit la relation entre l’œuvre et l’espacedans lequel elle est jouée, en ouvrant des possibilitésde virtuosité dans la projection, multiplication d’espaces etdes nouvelles relations entre l’œuvre, l’interprète et l’auditeur.Ces quatre points sont résumés dans le schéma suivant :Dans les pratiques traditionnelles, le processus de la compositionà la projection sonore est pour l’essentiel unidirectionnel,ou en tout cas l’interaction entre ces entités se fait àIRCAM – RAPPORT D’ACTIVITÉ <strong>2009</strong>28
3 un modèle d’innovation : l’articulation de la recherche, de la création et de la formation dans la duréeun rythme plus lent. Dans les pratiques actuelles, il y a uneforte interaction entre composition, interprétation, lutherieet projection, d’une part, grâce à l’élément d’interprétationdu matériau sonore qui peut s’inclure dans le processus decomposition lui-même et, d’autre part, grâce à la malléabilitédes nouvelles technologies qui a amené une très forteaccélération dans le rythme de l’interaction entre les quatrepratiques.Par <strong>rapport</strong> à ce cadre, l’<strong>Ircam</strong> a pris l’option, non pas del’indépendance de la composition acoustique par <strong>rapport</strong> àla composition électroacoustique, mais de leur fusion (ouinteraction), en investissant sur les technologies du tempsréel – non pour la prouesse technologique qu’elles représentent,mais comme hypothèse d’une relation entre écritureélectronique et le geste musical instrumental. Un lienessentiel avec la tradition instrumentale a été ainsi maintenu.Chacune des pratiques est devenue un domaine derecherche musicale. Sans être exhaustif, on identifie quelques-unsdes objets de recherche associés à chacune despratiques :• écriture musicale : composition assistée par ordinateur(appliquée aux contextes temps réel et différé) pour lagénération des partitions instrumentales et électroniques,approches algorithmiques à l’écriture musicale, représentationdu temps et de la forme musicale dans la musiqueinformatique, modèles de génération des séquences électroniquesen fonction du jeu instrumental, l’orchestrationassistée par ordinateur, et l’écriture musicale de la synthèsesonore, représentation et visualisation des élémentsde l’écriture électronique ;• interprétation : modes d’interaction interprète/machine etinterprète/interprète, improvisation assistée par ordinateur,suivi et reconnaissance de partition pour la synchronisationentre le jeu instrumental et l’écriture électronique, interactionentre l’interprète et l’électronique, captation et restitutionde la mémoire du jeu, élargissement du vocabulairemusical et gestuel reconnu par un système informatique entemps réel, élargissement du rôle du geste musical dans ledomaine électronique ;• lutherie : techniques de transformations sonores instrumentales,synthèse par modèles physiques permettant unlien entre le monde des objets physiques (instruments traditionnels)et virtuels (création d’instruments inouïs), synthèseet transformation de la voix, synthèse sonore « pure »(à partir de modèles abstraits), synthèse à partir des sonsréels (structuration et jeu d’échantillons selon des critèresobjectifs et perceptifs, synthèse granulaire, techniques demicromontage), étude des sons bruités et saturés ;• relation œuvre/espace : spatialisation (mouvement dynamique)des sources sonores (instrumentales, vocales, sonélectroniques…), formes de spatialisation (imitation durayonnement sonore d’un instrument, ambiances immersives,virtuelles…), concepts et formes d’écriture des trajectoiressonores, la spatialisation comme aide à l’orchestration,création des espaces distribués avec des acoustiquesindividuelles ou collectives en utilisant les réseaux à hautdébit « local » et « wide area », écriture de l’espace scénique,relation entre l’interprète et le champ de projectionsonore, mélange de la spatialisation « physique » (interprètesmobiles) et virtuelle, exploration des vocabulairesde spatialisation spécifiques à un public fixe (concert) oumobile (installation), écriture et contrôle instrumental de ladirectivité sonore.Pour chacune des pratiques citées ci-dessus, l’institut acréé progressivement un ensemble de technologies, le plussouvent sous la forme de logiciels, par exemple : OpenMusic(écriture musicale) ; OMax, Antescofo, Gesture Follower(interprétation) ; AudioSculpt, Modalys, SuperVP (lutherie) ;Spatialisateur (relation œuvre/espace). Certaines technologies,comme Max/MSP (langage visuel pour la créationdes applications temps réel commercialisé par la sociétéCycling’74), servent de socle sur lequel des applicationspour les quatre pratiques peuvent être créées.LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE : L’Unitémixte de recherche <strong>Ircam</strong>/CNRS n° 9912 –Sciences et technologies de la musiqueet du son – STMS.■ Périmètre scientifique et missionsL’UMR <strong>Ircam</strong>-CNRS se présente, comme « pôle interdisciplinaireautour des sciences et technologies du son et de lamusique » (STMS), rattaché à la fois à l’Institut des scienceset technologies de l’information et de l’ingénierie à titreprincipal, et à l’Institut des sciences de l’homme et de lasociété à titre secondaire. Cette interdisciplinarité articuledes disciplines fournissant différents points de vue complémentairessur un même objet : la création musicale et, plusglobalement, l’étude des phénomènes sonores et musicauxet les technologies de traitement des informations correspondantes.Cette activité se décline à l’<strong>Ircam</strong> selon les approches suivantes:• l’étude des phénomènes physiques de production et depropagation du son (acoustique), et leur application à lasimulation (synthèse sonore par modélisation physique,spatialisation et acoustique virtuelle et augmentée) ;• l’étude de procédés d’analyse, de synthèse et de traitementdes signaux sonores ;• la formalisation informatique des structures musicaleset leur manipulation, sous la forme d’environnements decomposition assistée par ordinateur ;• l’étude des problématiques d’interaction homme-machineet d’architectures de traitement temps réel pour la manipu-IRCAM – RAPPORT D’ACTIVITÉ <strong>2009</strong>29
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