Les cahiers du conseil n°3 - Automobiles et Equipement ... - cgedd

Quels véhicules pour quelle société ?12Par ailleurs, le développement des connaissances scientifiqueset de la rationalité des acteurs fait apparaître desdangers, des inquiétudes et la volonté de les limiter, là oùautrefois l’ignorance incitait ou obligeait à s’en remettreau hasard et au destin. Nous vivons aujourd’hui dans ceque des sociologues appellent une “société du risque”,entendant par là que la société semble d’un côté touttransformer en risques et de l’autre être complètementobnubilée par le souci de les limiter. Au niveau descomportements individuels, cela se traduit par uneattention considérable accordée à la sécurité dans tousles domaines de la vie quotidienne et, au niveau collectif,par des responsabilisations nouvelles des pouvoirspublics avec l’émergence du principe dit “de précaution”.Ce contexte, fait de situations moins répétitives et plusdiversifiées, est difficilement régulable par des loisnécessairement générales et par des outils administratifstraditionnels ; cela explique l’émergence de dispositifsplus adaptables aux diverses situations : démarchespartenariales, pratiques dites de “gouvernance”, création“d’autorités indépendantes”, recours à des structuresd’expertise extérieures et contradictoires, ou encoremultiplication de relations contractuelles et problèmes decontentieux qui les accompagnent inévitablement.Ces évolutions ont déjà un impact très grand dans ledomaine de l’automobile. Elles interviennent dans les rapportsentre les divers acteurs et en particulier sur les relationstriangulaires entre constructeurs, clients-citoyens et pouvoirspublics. Les enjeux de fiabilité et de sécurité desvéhicules témoignent de cette évolution, notamment àtravers la pratique des “rappels”. Tout laisse à penserque les questions liées au risque, à la sécurité et à la santé,joueront un rôle plus grand et plus direct sur la conceptiondes véhicules et sur l’évolution du “système automobile”.L’action des pouvoirs publics pourra être ainsirelayée, voire stimulée, par les exigences des clients del’industrie automobile et des citoyens.Les technologies de l’information et de la communicationseront très largement utilisées dans cette “société durisque”. La sécurité sera un point d’appui majeur pourl’introduction de nouveaux dispositifs, équipementset services, non seulement pour répondre à des réglementations,mais aussi parce qu’elle sera un argument devente. Parallèlement, le développement du contentieux,de la pénalisation des responsabilités et des exigencesde sécurisation rendra plus légitimes les interventionsréglementaires et répressives des pouvoirs publics. Cesévolutions stimuleront le développement de dispositifsde télésurveillance et de télécontrôle. Plus généralement,les exigences de traçabilité des composants automobiles,comme des comportements des automobilistes, engendrerontdes développements technologiques significatifs.