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Suivant la légende, le développement de la logique mathématique en France est<br />

la conséquence du débarquement à Paris d’un dissident Tarskien, ami de<br />

Queneau, ancien élève de Wittgenstein, le millionaire autrichien Georg Kreisel.<br />

L’ancien royaume des francs sous l’influence cartésienne et poincaréienne avait<br />

été réticent à ouvrir ses portes aux importants développements de la logique qui<br />

avaient lieu depuis la fin du XIXème siècle. Les troupes bourbachiques n’étaient<br />

certes pas forcément contre l’usage de la logistique 295 , mais elles se<br />

déployèrent dans une perspective où cette science fut minimisée, ce qui n’aurait<br />

sans doute pas été le cas si un de leur sympathisant n’avait péri très jeune dans<br />

une chute d’<strong>al</strong>pinisme – nous voulons parler de Jacques Herbrand (1908-1931)<br />

qui avait d’ailleurs dû s’exiler en Allemagne pour poursuivre ses recherches vu<br />

les conditions peu favorables qu’il rencontra en France, et sa thèse fut publiée<br />

en Pologne. La logique en France jusqu’à l’arrivée de Kreisel n’avait<br />

pratiquement pas été développée par les mathématiciens qui la considéraient<br />

comme inutile, fausse, au mieux une curiosité. Il n’y avait pas d’enseignement<br />

systématique de cette discipline.<br />

Cependant un grand grand congrès sur le raisonnement scientifique fut organisé<br />

par le CNRS à Paris fin semptembre 1955. Dans son compte redu de<br />

l’événement le chanoine Robert Feys nous dit que l’évolution semble positive,<br />

en rappelant qu’ «il y a dix ans encore une discussion en milieu français ou<br />

belge était comme hantée par la présence narquoise de l'ombre de Poincaré ;<br />

comment intéresser un mathématicien à une science bizarre sur laquelle<br />

Poincaré avait fait de l'esprit ? » (1955, p.639). Ce somptueux congrès fut<br />

organisé sours l’égide du directeur du CNRS le physicien Dupouy « qui reçut les<br />

membres du colloque dans la cadre vieille France du château de Gif-surYvette.<br />

» (ibid p.637). Le congrès s’est terminé nous rapporte Feys dans « un<br />

restaurant du Quartier Latin, au nom pantagruélique, où elle [La Faculté des<br />

Sciences] a coutume de recevoir les amis. Qu'on n'estime pas ces agréables<br />

détails indignes de mémoire : depuis les temps platoniciens les entretiens<br />

eutrapéliques sont la condition presque nécessaire et certainement efficace<br />

pour créer, en tapinois, l'accord profond des esprits. ».<br />

295 On doit ce charmant terme à Louis Couturat, André L<strong>al</strong>ande et Gregor Itelson (Genève<br />

1904).<br />

AL-MUKHATABAT Numéro 03 Année 01/2012 لىولأا ةن سلا 30 ددعلا تابطانا<br />

268<br />

ISSN: 1737-6432

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