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megastructure, grille et ville lineaire - Portail documentaire du ...

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Chapitre 1<br />

La mégastructure au risque de la <strong>ville</strong><br />

Jean-Michel Roux <strong>et</strong> Charles Ambrosino<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Fruit d’un processus d’urbanisation<br />

ex-nihilo (1966-1983), le quartier de<br />

la Villeneuve, <strong>et</strong> plus particulièrement<br />

l’Arlequin, caractérisé par sa continuité,<br />

sa densité, sa linéarité <strong>et</strong> sa verticalité,<br />

représentent l’un des premiers exemples<br />

réalisés en France de mégastructure<br />

associant dès le début de sa conception<br />

logements <strong>et</strong> équipements publics. La<br />

Villeneuve fait figure de dernière tentative<br />

<strong>du</strong> mouvement moderne de corriger<br />

certains de ses défauts. Une quarante<br />

d’année après son inauguration, celle-ci<br />

est sur le point de faire l’obj<strong>et</strong> d’immenses<br />

transformations dans le cadre d’un vaste<br />

proj<strong>et</strong> ANRU. La destruction, l’évolution<br />

ou la patrimonialisation de ses formes<br />

urbaines, architecturales <strong>et</strong> sociales sont<br />

aujourd’hui en jeu.<br />

Élément singulier de la périphérie<br />

grenobloise, la mégastructure de<br />

l’Arlequin représente tout à la fois :<br />

1. une utopie sociale <strong>et</strong> urbaine née d’un<br />

dessein politique portée par les élites<br />

locales dans les années 1970,<br />

2. une forme urbaine exclusive au regard<br />

de son environnement <strong>et</strong><br />

3. un obj<strong>et</strong> à la fois architectural <strong>et</strong> urbain<br />

disposant de ses propres modalités<br />

d’organisation.<br />

De ce fait, elle constitue certainement<br />

l’une des trois figures la plus aboutie<br />

que nous avons pu identifier <strong>et</strong> dont<br />

nous allons questionner les références<br />

théoriques, les règles de constitution <strong>et</strong><br />

la capacité à proliférer, à structurer le sud<br />

grenoblois ou à se transformer.<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> présent chapitre, nous<br />

proposons trois modes d’exploration.<br />

Le premier (1. Mégastructure, <strong>ville</strong><br />

<strong>et</strong> territoire) se veut une analyse des<br />

origines <strong>du</strong> proj<strong>et</strong>, de ses racines<br />

théoriques <strong>et</strong> établit une première<br />

<strong>grille</strong> de lecture critique de l’évolution<br />

de la mégastructure de l’Arlequin. Le<br />

deuxième (2. L’arlequin a-t-il structuré la<br />

périphérie grenobloise ?) prend appui sur<br />

les parcours organisés en février 2010 1<br />

entre concepteurs d’hier <strong>et</strong> concepteurs<br />

d’aujourd’hui avec pour objectif de<br />

reconstituer histoire <strong>et</strong> mémoire de c<strong>et</strong>te<br />

mégastructure en articulant paroles<br />

d’acteurs <strong>et</strong> analyse morphologique. Le<br />

troisième (3. L’Arlequin est-il parvenu à<br />

« réinventer la <strong>ville</strong> » ?) <strong>et</strong> dernier mode<br />

se veut un bilan des différents proj<strong>et</strong>s<br />

contemporains ayant tous formulé un<br />

certain nombre de propositions de<br />

transformation voire de renouvellement<br />

de tout ou partie de la mégastructure.<br />

1 Nous souhaitions recueillir les<br />

témoignages des acteurs passés, présents <strong>et</strong> futurs<br />

de la Villeneuve sous la forme d’un entr<strong>et</strong>ien à<br />

trois (deux enquêtés <strong>et</strong> un enquêteur), in situ <strong>et</strong><br />

chemin faisant. L’objectif était de comprendre,<br />

micro-lieux par micro-lieux, les intentions de<br />

départ, les difficultés de réalisation <strong>et</strong> de gestion,<br />

les opportunités d’action, <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en dialogue<br />

des proj<strong>et</strong>eurs d’un même lieu. Chaque binôme<br />

était équipé d’un microphone, d’un appareil photo<br />

<strong>et</strong> acceptait la possibilité d’une interpellation<br />

habitante. Etaient donc présents : les concepteurs<br />

<strong>du</strong> proj<strong>et</strong> d’origine de la Villeneuve (Franz<br />

Charm<strong>et</strong>tant, Claude Fourmy, Charles Fourrey,<br />

Pierre Mignotte <strong>et</strong> Jean Tribel) <strong>et</strong> les concepteurs<br />

actuels (Ateliers Lion : Claire Pigu<strong>et</strong> ; Lacaton-Vassal<br />

Architectes : Anne Lacaton, Jean-Philippe Vassal<br />

<strong>et</strong> Sandrine Puech ; INterland : Franck Huillard <strong>et</strong><br />

Laure Favier ; la Ville de Grenoble <strong>et</strong> ACTIS) ainsi<br />

que Nicolas Tixier <strong>du</strong> Braup.<br />

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