megastructure, grille et ville lineaire - Portail documentaire du ...
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Les « promoteurs » de ce modèle sont les<br />
seigneurs ou les personnes en paréage.<br />
L’accord issu de paréage consiste en un<br />
contrat entre le seigneur <strong>et</strong> le souverain<br />
représenté par son sénéchal pour<br />
exploiter en commun un territoire.<br />
Les fondateurs des bastides partagent<br />
équitablement les charges <strong>et</strong> les<br />
bénéfices. Le seigneur m<strong>et</strong> à disposition<br />
les terres aux populations migrant vers<br />
les bastides. Ces dernières, à condition<br />
d’être fidèle au seigneur, peuvent y<br />
travailler librement <strong>et</strong> en sécurité. Ainsi,<br />
l’organisation spatiale de la bastide suit<br />
un plan orthogonal ou une <strong>grille</strong> <strong>et</strong> est<br />
composée :<br />
- d’une place de marché fermée,<br />
bordée de maisons construites sur des<br />
passages ouverts entourant une halle<br />
en charpente portée par des piliers<br />
(couvert), support économique des<br />
échanges entre commerçants,<br />
- d’une grande église en r<strong>et</strong>rait par<br />
rapport à la place,<br />
- d’un découpage foncier régulier <strong>et</strong><br />
orthogonal qui aménage de manière<br />
efficace les sols,<br />
- d’axes de circulation se croisant à angle<br />
droit,<br />
- d’îlots orthogonaux. Ces îlots<br />
correspondent aux parcelles gothiques<br />
<strong>et</strong> sont soit rectangulaires où le grand<br />
côté <strong>du</strong> rectangle représente deux fois<br />
le p<strong>et</strong>it côté, entre 4 <strong>et</strong> 7 mètres de<br />
large <strong>et</strong> entre 20 <strong>et</strong> 30 mètres de long,<br />
ou soit composées, mais de manière<br />
plus exceptionnelle, de deux îlots<br />
carrés de 20 mètres ou de 30 mètres<br />
de côté.<br />
C<strong>et</strong>te organisation spatiale répond au<br />
besoin de lotissement <strong>du</strong> sol urbain, <strong>et</strong><br />
non à des considérations esthétiques ou<br />
hygiéniques. Elle est, pour Michel Coste<br />
<strong>et</strong> Antoine De Roux, une conséquence<br />
d’un savoir-faire empirique transmis par<br />
les arpenteurs itinérants d’une fondation<br />
de bastide à l’autre, ne nécessitant pas<br />
de grandes compétences techniques<br />
<strong>et</strong> facilement mémorisable, <strong>et</strong>, pour<br />
Françoise Divorne, Bernard Gendre,<br />
Bruno Lavergne <strong>et</strong> Philippe Panerai,<br />
issue d’une interprétation de documents<br />
juridiques de l’Antiquité par les religieux<br />
de monastères <strong>du</strong> Moyen Age. C<strong>et</strong>te<br />
organisation évolue par la suite après<br />
les destructions <strong>du</strong>es aux guerres <strong>et</strong> les<br />
reconstructions par les habitants au fil<br />
<strong>du</strong> temps. Ainsi, avec la généralisation<br />
des couverts, les places acquièrent un<br />
caractère monumental, ordonnateur de<br />
plan. Elles deviennent de plus en plus<br />
grandes <strong>et</strong> se différencient.<br />
Figure 6 Plan de Carcassone reconstruite<br />
en 1335 selon un plan ortohogonal,<br />
composé d’îlots carrés<br />
Source : C. Maumi, ibid., planche 12