megastructure, grille et ville lineaire - Portail documentaire du ...
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« Il y a des choses exceptionnelles<br />
dans ce quartier. On s’aperçoit que,<br />
depuis une dizaine d’années, par p<strong>et</strong>its<br />
bouts, il y a des problèmes qu’on ne<br />
sait pas résoudre <strong>et</strong> qui amènent de<br />
très légères modifications, qui abîment<br />
considérablement le travail qui est fait<br />
ici. P<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it on s’aperçoit que les<br />
soi-disant réhabilitations amènent les<br />
ensembles immobiliers à des stades où<br />
il n’est plus possible de faire quoi que ce<br />
soit.<br />
Nous avons une ambition incroyable,<br />
c’est-à-dire que vous étiez dans une<br />
utopie <strong>et</strong> elle s’est réalisée. Je pense<br />
qu’aujourd’hui, l’utopie elle est de faire<br />
de ce quartier le plus beau de Grenoble<br />
<strong>et</strong> c’est absolument possible. Il y a des<br />
conditions d’habitations fantastiques <strong>et</strong><br />
je crois qu’il faut tous ensemble se serrer<br />
les coudes pour arriver à cela, ce serait<br />
vraiment exceptionnel. [...] Commencer<br />
à sectionner l’Arlequin, ce peut-être<br />
considéré comme une tentative de<br />
déconstruction. Il ne gardera <strong>du</strong> sens<br />
que s’il conserve son intégrité. » Jean-<br />
Philippe Vassal (séminaire <strong>du</strong> 10 février<br />
2010)<br />
Le proj<strong>et</strong> est donc de finir le quartier en<br />
rajoutant les couches qui lui manquent.<br />
« La valorisation de l’Arlequin ne passe<br />
non pas par <strong>du</strong> vide mais par <strong>du</strong> plein.<br />
C’est-à-dire ajouter <strong>et</strong> considérer que<br />
l’Arlequin a encore énormément de<br />
potentiels <strong>et</strong> donc que la transformation<br />
de son image passera aussi dans c<strong>et</strong>te<br />
forme de légitimité qu’on donne à<br />
l’Arlequin de recevoir demain d’autres<br />
programmes. Plus de densité <strong>et</strong> donc,<br />
d’une certaine manière, une polarité<br />
encore plus forte qu’elle ne l’est<br />
aujourd’hui. Sur le plan politique c’est<br />
effectivement une affirmation qu’on<br />
attend ou <strong>du</strong> moins sur laquelle il faut<br />
prendre position ». Jean-Philippe Vassal<br />
(séminaire <strong>du</strong> 10 février 2010)<br />
3.2. La question de la démolition<br />
C’est une dénonciation de la logique de<br />
l’ANRU qui favorise la démolition.<br />
- Jean-Philippe Vassal : « Ce qui est<br />
curieux c’est que, quand on parle<br />
« développement <strong>du</strong>rable », on rase des<br />
tours, on rase des barres <strong>et</strong> puis on fait<br />
des immeubles soi-disant écologiques. Le<br />
développement <strong>du</strong>rable c’est déjà faire<br />
<strong>du</strong>rer ce qui existe déjà <strong>et</strong> le faire bien<br />
<strong>du</strong>rer, bien avancer. On peut d’ailleurs<br />
vendre au maire quelque chose qui<br />
soit complètement exceptionnel dans<br />
ce sens-là : de la continuité vis-à-vis de<br />
l’existant. Ça nous a paru relativement<br />
facile de faire en sorte qu’en terme<br />
d’économie d’énergie ces logements de<br />
l’Arlequin soient tout à fait performants<br />
<strong>et</strong> pertinents, sans aller sur la surisolation<br />
mais, au contraire, en allant vers<br />
les principes d’apport solaire. [...]<br />
Je n’arrive pas à comprendre c<strong>et</strong>te sorte<br />
de leurre que représente l’ANRU qui<br />
finance essentiellement des démolitions<br />
dans une situation où on manque de<br />
logements. A chaque fois qu’on démolit<br />
un logement il faut en reconstruire<br />
un, ce qui laisse à la commune ou aux<br />
bailleurs le soin de reconstruire. Il<br />
appâte avec l’argent de la démolition.<br />
Toutes les municipalités tombent dans<br />
ce piège. Ce qui est incroyable c’est<br />
que les bilans sont terribles : il y a 30<br />
milliards d’euros qui sont engagés pour<br />
la rénovation urbaine <strong>et</strong> là-dedans, il y a<br />
4 milliards pour la démolition <strong>et</strong> 15 pour<br />
en reconstruire moins qu’on en a démoli.<br />
Par ailleurs, l’argent qui est mis dans la<br />
transformation est tellement infime que<br />
cela perpétue ce qui c’est fait dans les<br />
années 80 c’est-à-dire des réhabilitations<br />
légères. [...]<br />
Quand on est arrivé, l’idée c’était de<br />
dire : « il faut une relation entre la <strong>ville</strong><br />
<strong>et</strong> le parc, parce que ce n’est pas assez<br />
visible ». Ce qui était évoqué, c’était la<br />
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