megastructure, grille et ville lineaire - Portail documentaire du ...
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Conclusion<br />
Dans les proj<strong>et</strong>s de <strong>ville</strong> linéaire, un<br />
ruban d’urbanisation nouvelle perm<strong>et</strong><br />
de relier deux tissus urbains existants,<br />
comme c’est le cas dans les travaux de<br />
Soria y Mata à Madrid ; l’axe structurant<br />
peut être aussi envisagé comme un<br />
long ruban qui se développe sur un<br />
territoire à conquérir entre deux <strong>ville</strong>s<br />
existantes relativement éloignées,<br />
comme c’est le cas avec les proj<strong>et</strong>s de<br />
Nicolaï Milioutine. Ce « running fence »<br />
est alors le support, voire même la raison<br />
d’être, d’un développement urbain<br />
constitué de bandes parallèles d’habitat,<br />
de jardins <strong>et</strong> de lieux de pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong><br />
comme dans le travail contemporain de<br />
Christo, le « running fence » se déploie<br />
dans une campagne préservée de toute<br />
urbanisation.<br />
La cité linéaire perm<strong>et</strong> ainsi de réaliser le<br />
rêve des utopies socialistes <strong>du</strong> XX ème siècle<br />
de ne plus opposer <strong>ville</strong> <strong>et</strong> campagne<br />
<strong>et</strong> de réunir faucilles <strong>et</strong> marteaux dans<br />
une urbanisation idéale : la cité linéaire<br />
« établit la contiguïté la plus intime qu’il<br />
soit possible de rêver de la terre <strong>et</strong> de<br />
l’in<strong>du</strong>strie, de la vie de la terre <strong>et</strong> de la vie<br />
de l’usine, de l’ouvrier <strong>et</strong> <strong>du</strong> paysan. » (Le<br />
Corbusier, 169).<br />
Cependant, c<strong>et</strong>te forme d’urbanisation<br />
conquérante <strong>et</strong> consommatrice d’espaces<br />
n’est plus le modèle contemporain. Il<br />
ne s’agit plus de conquérir sans fin les<br />
territoires <strong>et</strong> de proposer des plans<br />
d’extension.<br />
Désormais, il devient nécessaire d’arrêter<br />
le processus engagé <strong>et</strong> de faire muter la<br />
figure de la <strong>ville</strong> linéaire. « Dans notre<br />
époque récente, on est passé en moins de<br />
vingt ans d’une vision où les circulations<br />
motorisées <strong>et</strong> les routes tenaient un rôle<br />
hégémonique dans la <strong>ville</strong> à une autre<br />
représentation où il est nécessaire de<br />
restituer aux voies une valeur d’urbanité,<br />
c’est-à-dire de perm<strong>et</strong>tre une mixité<br />
des usages, de promouvoir le transport<br />
collectif <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en valeur l’espace<br />
public. La légitimité montante de la <strong>ville</strong><br />
<strong>du</strong>rable assigne une place <strong>et</strong> un rôle<br />
différent aux réseaux de voirie dans la<br />
<strong>ville</strong> <strong>et</strong> elle invite à pacifier les flux pour<br />
atteindre à une morphologie urbaine<br />
réputée compatible avec l’élévation<br />
<strong>du</strong> bien-être urbain » (Wachter, 2003,<br />
p 7). La figure <strong>ville</strong> linéaire doit alors<br />
montrer sa capacité à s’immerger dans<br />
son contexte <strong>et</strong> tendre à s’intégrer <strong>et</strong> à<br />
coopérer avec les tissus urbains voisins.<br />
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