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Sciences et Avenir-L'avant Big-Bang

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ACTUALITÉS

La collision entre la sonde

Dart (ci-dessus) et Dimorphos

(ci-contre), le 27 septembre,

a été filmée notamment par

le nanosatellite LICIACube

de l’Agence spatiale italienne

(vignette).

NASA - SIPA - AFP

La mission Dart a dévié

l’astéroïde Dimorphos

Le test de défense planétaire de la Nasa a réussi à modifier la trajectoire

du corps céleste grâce à une sonde kamikaze.

C’est un succès complet

pour la mission

Dart (« fléchette » en

anglais) de l’agence spatiale

américaine (lire S. et A.

n° 908). Après un voyage

de dix mois dans l’espace,

le 27 septembre, à 11 millions

de kilomètres de notre

planète, la sonde kamikaze

lancée à 23 000 km/h

s’est écrasée sur sa cible : le

petit astéroïde Dimorphos

(85 mètres de diamètre) gravitant

autour du plus imposant

Didymos (390 mètres

de diamètre). Quinze jours

plus tard, la Nasa a pu confirmer

que l’impact avait bien

modifié l’orbite de Dimorphos

autour de Didymos

de 32 minutes, celle-ci passant

ainsi de 11 h 55 min à

11 h 23 min. Un écart très audessus

du seuil minimal de

réussite fixé à 73 secondes !

« Tout s’est déroulé à merveille.

Et nous disposons

de très nombreuses observations

», se réjouit Naomi

Murdoch, planétologue à

l’Institut supérieur de l’aéronautique

et de l’espace

à Toulouse, qui collabore à

cette mission.

Les télescopes spatiaux

aux premières loges

Des dizaines d’observatoires

terrestres étaient braqués vers

l’astéroïde et ont pu enregistrer

de splendides images de

la gerbe de poussières engendrée

par le crash, s’étendant

telle une queue de comète

sur plus de 10 000 kilomètres.

De l’espace, les télescopes

Hubble et James-Webb ont,

eux, pu « zoomer » dans le

nuage de débris, l’un dans

les longueurs d’onde de la

lumière visible, l’autre dans

l’infrarouge. Hubble a ainsi

immortalisé le mouvement

de la matière arrachée à l’astéroïde,

dont la luminosité a

triplé avant de se stabiliser

huit heures après la collision.

Le James-Webb a pour sa part

visualisé les panaches d’éjectas,

semblables à des filaments

en expansion depuis

la zone du crash.

« Il est maintenant important

de vérifier que la modification

reste constante car des phénomènes

dynamiques complexes

pourraient intervenir », prévient

Naomi Murdoch. Mais

pour reconstituer la force de

l’impact et tirer toutes les

leçons de ce premier test de

défense planétaire, il faudra

attendre 2024 et le lancement

de l’orbiteur européen Hera

vers Dimorphos, chargé d’une

enquête complète. Grâce à

une batterie de capteurs, il

déterminera tous les paramètres

utiles comme la masse

et la structure interne de l’astéroïde

ainsi que les dimensions

du cratère d’impact.

F. D.

12 - Sciences et Avenir - La Recherche - Novembre 2022 - N° 909

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