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Sciences et Avenir-L'avant Big-Bang

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ACTUALITÉS

Santé

THOMAS LOUAPRE / DIVERGENCE

Un essai clinique mondial portant sur 1800 personnes a montré une réduction de 27 % du déclin cognitif

après 18 mois de traitement au lecanemab.

Alzheimer : le déclin

cognitif enfin ralenti

Un nouveau médicament s’attaque aux plaques de protéines bêtaamyloïdes

qui, accumulées dans le cerveau, détruisent les neurones.

Pour la première fois, un

traitement a permis de

réduire le déclin cognitif

de patients aux premiers

stades de la maladie. Le lecanemab,

des groupes pharmaceutiques

japonais Eisai

et américain Biogen, a été

testé lors d’un essai clinique

mené sur 1800 personnes.

Le médicament a permis

de réduire de 27 % le déclin

cognitif des patients traités

sur une période de 18 mois.

Son principe : s’attaquer aux

plaques de protéines bêtaamyloïdes

qui, accumulées

dans le cerveau, détruisent

les neurones et engendrent

un déclin cognitif. « Jusqu’à

présent, on avait beau réussir

à faire disparaître les lésions

dans le cerveau, les symptômes

des patients n’étaient pas amé-

liorés », indique le Pr Bruno

Dubois, neurologue à l’hôpital

de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Cette nouvelle remet du vent

dans les voiles de la piste des

plaques bêta-amyloïdes, grevée

par les critiques autour

de l’aducanumab, une molécule

au principe d’action similaire

au lecanemab, autorisée

cet été par la FDA, l’agence

américaine du médicament.

« À l’annonce de cette nouvelle,

il y a eu une levée de

boucliers des scientifiques,

qui ont constaté que le dossier

ne répondait pas aux critères

habituels d’autorisation,

explique le neurologue. Cela

ne remet en cause ni les résultats

ni la puissance du médicament,

mais les conditions

dans lesquelles l’autorisation

a été donnée. » Le coût

de 56 000 dollars par an avait

lui aussi été décrié.

Plus tôt dans l’année, Science

rapportait aussi qu’une étude

majeure de 2006 sur la protéine

bêta-amyloïde 56 avait

fait l’objet de fraudes. « La

bêta-amyloïde 42, qui a une

responsabilité directe dans la

maladie d’Alzheimer, n’est,

elle, pas remise en cause, commente

Bruno Dubois. D’autant

plus que désormais, le

lecanemab a montré la preuve

qu’il existe bien une corrélation

entre la plaque amyloïde, la

protéine tau et les symptômes.

Cette réaction en cascade est

validée. » Reste désormais à

savoir quels patients traiter

suffisamment en amont : les

lésions dans le cerveau apparaissent

dix à quinze ans avant

les premiers symptômes. C. L.

SHUTTERSTOCK

100 000

Le nombre de

microbiotes

intestinaux du

projet FrenchGut

MICROBIOLOGIE Quelques

clics, un questionnaire de

vingt minutes et un

prélèvement de matières

fécales à la maison : c’est la

procédure très simple qui

vous permettra peut-être de

faire figurer votre

microbiote intestinal parmi

les 100 000 que des

scientifiques veulent

récolter en France pour

constituer une banque de

données inédite. C. G.

Une vie prolongée

pour des cellules

immunitaires

IMMUNOLOGIE Certaines

cellules accroissent leur

longévité par un processus

inédit, révèle une étude.

En principe, à chaque

division cellulaire,

les télomères à l’extrémité

des chromosomes

raccourcissent jusqu’à

la mort de la cellule. Mais

les chercheurs montrent

que les lymphocytes T

mémoires, essentiels à

l’immunité, peuvent

recevoir d’autres cellules

une rallonge de télomères,

prolongeant leur

espérance de vie et, donc,

notre mémoire

immunitaire. P. K.

SOURCE : ALESSIO LANA,

UNIVERSITY COLLEGE

LONDON, ROYAUME-UNI.

Les télomères

(en jaune)

sont situés à

l’extrémité des

chromosomes.

24 - Sciences et Avenir - La Recherche - Novembre 2022 - N° 909

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