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Sciences et Avenir-L'avant Big-Bang

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DOSSIER

Cosmologie

Changement d’échelle

conforme

Éon

Big Bang

Transition

Éon

Big Bang

Transition

Éon

Selon la théorie de la cosmologie conforme cyclique émise par Roger Penrose, l’Univers connaîtrait une succession

potentiellement infinie de périodes appelées « éons ».

R. PENROSE

consensus. Et ces conceptions restent

très minoritaires, rappelle Jean-Pierre

Luminet, directeur de recherche au

Laboratoire d’astrophysique de Marseille

(Lam). Elles n’en demeurent pas

moins extrêmement séduisantes, tant

pour leur créativité que pour les nouvelles

lueurs physiques et philosophiques

qu’elles pourraient nous transmettre. »

L’idée d’une cosmologie cyclique n’est

certes pas nouvelle (lire l’encadré p. 45).

On dénombre même plusieurs centaines

de modèles : très variés dans leurs

présupposés et tous spéculatifs, mais

partageant l’idée que l’Univers aurait

connu pour ainsi dire plusieurs « vies ».

Comme la plupart des adeptes de cette

hypothèse, Roger Penrose ne se satisfait

pas d’une singularité primordiale

où les équations de la relativité générale

divergent et où les densités d’énergie

tendent littéralement vers l’infini.

Il rejette aussi la théorie de l’inflation,

cette phase de gonflement exponentiel

qu’aurait connu l’Univers une fraction

de seconde après le Big Bang (lire p. 40).

Car pour le scientifique britannique,

« un des esprits les plus puissants et originaux

que j’ai pu rencontrer », souligne

Jean-Pierre Luminet, cette théorie revêt

un caractère beaucoup trop arbitraire. Et

ne résoudrait en rien l’énigme de l’état

initial de l’Univers, le niveau d’organisation

qui y régnait en particulier.

Mais à la différence des autres cosmologies

oscillatoires, celle de Roger Penrose

ne décrit pas une alternance de phases

d’expansion et de contraction du cosmos,

passant à chaque fois par des « goulets

d’étranglement ». Elle présume,

plutôt, que l’Univers ne subirait que des

phases d’expansion. Et que leurs stades

d’évolution ultime — soit de quasi-mort

thermique — les ramèneraient inéluctablement

vers des états extraor-

A

N° 909 - Novembre 2022 - Sciences et Avenir - La Recherche - 43

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