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SANTÉ
Événement
OWKIN
IRÈNE BUVAT
Sur cet échantillon de tumeur colorectale, l’algorithme de la start-up Owkin identifie
les cellules les plus instables génétiquement (points rouges).
« Avec l’IA, un petit
centre hospitalier
traitant peu de
cancers pourrait
offrir un diagnostic
aussi bon que ce
qui se fait dans les
meilleurs centres »
Irène Buvat, directrice du
Laboratoire d’imagerie translationnelle
en oncologie de l’institut Curie
correspondant aux images qu’il analyse.
De cette façon, il apprend à les
interpréter au-delà de ce simple aspect
visuel », précise Irène Buvat. La différence
entre l’analyse anatomopathologique
sur des prélèvements de tumeur
et la radiomique, c’est que la première
n’est pas forcément représentative de
l’ensemble du cancer puisqu’elle n’analyse
qu’un échantillon. « L’avantage dans
les deux cas n’est pas forcément de faire
PROGRAMME
Santé globale, le nouveau défi
Cette première édition des Rencontres du Grand Est sera l’occasion
d’assister à cinq conférences (« Qu’est-ce que la santé globale »,
« Numérique, robotique et IA en médecine et santé », « Les dépendances
nocives pour l’hygiène de vie »…), trois tables rondes (« Éviter une autre
pandémie. Les effets du climat sur la santé », « Numérique, IA, médecins et
patients », « Bien manger, faire du sport et mieux dormir »), deux dialogues,
et huit présentations de start-up. En parallèle, des vidéos consacrées aux
arbres, à la santé planétaire, à la santé globale ou encore aux chauves-souris
seront projetées toute la journée. Parmi les intervenants : Benjamin Roche
(IRD), Bernard Nordlinger (Académie de médecine), Irène Buvat (institut
Curie), Mathilde Pascal (Santé publique France).
Siège de la région Grand Est, 1, place Adrien-Zeller, 67000 Strasbourg.
Et sur Internet : www.lesrencontressanteglobale.fr
Le 25 novembre à 9 h 30.
mieux que les meilleurs spécialistes, prévient
Irène Buvat. S’ils font aussi bien,
cela permettrait déjà de gommer les inégalités
qui existent entre différents hôpitaux.
Avec un tel outil, un petit centre
hospitalier traitant peu de cancers dans
l’année pourrait offrir un diagnostic aussi
bon que ce qui se fait dans les meilleurs
centres anticancer », et donc de meilleures
chances de survie. Par ailleurs,
l’automatisation permise par ses programmes
pourrait réduire les délais de
prise en charge.
« Il est important d’insister sur le fait que
l’IA n’est qu’un outil, qu’elle ne remplacera
pas les médecins, contrairement à
ce que certains confrères aiment parfois
dire », rappelle le Pr Bernard Nordlinger,
qui dirige à l’Académie de médecine le
groupe de travail « Intelligence artificielle
et santé » et qui interviendra lui
aussi à Strasbourg. « Mais les praticiens
devront se former à son utilisation, des
radiologues jusqu’aux médecins généralistes.
La santé du futur sera prise en
charge par des médecins augmentés en
quelque sorte, mais pas des docteurs
automatiques », conclut-il.
D’ici là, il faudra mettre au point des
systèmes d’évaluation des algorithmes
eux-mêmes pour tenter de comprendre
comment ils parviennent à leur conclusion.
C’est en effet l’angle mort de l’IA,
crucial dans le domaine du soin : si l’on
sait à partir de quoi la machine a appris
et les résultats qu’elle donne, le comment
reste un mystère, souvent désigné
« effet boîte noire » dans le domaine.
Point qui sera également débattu à Strasbourg
le 25 novembre. J
N° 909 - Novembre 2022 - Sciences et Avenir - La Recherche - 73