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ACTUALITÉS
Nature
JÉRÔME SPITZ
QUESTIONS À
Jérôme Spitz
Chercheur au CNRS, codirecteur
de l’observatoire Pelagis pour la
conservation de la mégafaune marine
Les cétacés égarés
dans les fleuves
restent rares
Après les entrées médiatisées ces derniers
mois d’une orque, d’un rorqual puis d’un
béluga dans la Seine, un expert relativise
l’impression d’une augmentation des
égarements de cétacés dans les fleuves.
Les incursions de cétacés dans les fleuves
français sont-elles de plus en plus
fréquentes ?
Pour le moment, nous sommes plutôt sur
un effet de loupe. Avec nos données qui
s’étendent sur quarante ans, nous n’avons
pas observé d’anomalie concernant ces
incursions. Dernièrement, les égarements
dans la Seine sont certainement
des coïncidences concernant le lieu
et elles ne sont pas de même nature. Aucun
élément ne permet aujourd’hui de faire
un lien entre ces observations.
État, biologistes marins et vétérinaires
sont-ils assez préparés pour faire face à ces
situations ?
Ces événements restent très rares. Il faut
donc prendre déjà en compte la fréquence
des cas et le bien-fondé de l’intervention.
Mais oui, la France a suffisamment de
moyens pour répondre à la plupart des cas.
Quelles sont les pistes d’amélioration pour la
prise en charge de ces cétacés ?
Lors d’une incursion, il faut étudier chaque
étape au cas par cas et adopter une réponse
appropriée. Il serait intéressant d’avoir un
guide d’aide à la décision afin de mettre en
œuvre les mesures les plus adaptées à
chaque situation et ne pas reprendre tout à
zéro à chaque fois. Propos recueillis par A.-S. T.
SPL/ SUCRÉ SALÉ
EMORY CANINE COGNITIVE NEUROSCIENCE LAB
Le secret du
tardigrade contre
la déshydratation
BIOLOGIE Si l’ourson d’eau peut
survivre à une perte de plus de
99 % d’eau, c’est grâce à ses
protéines cytoplasmiques abondantes
thermosolubles (CAHS), révèle une étude.
Lorsque la déshydratation est enclenchée,
ces protéines conservent les cellules en les
enveloppant de fibres gélatineuses, empêchant
ainsi leur dégradation structurelle. Reste à
expliquer la résistance du minuscule arthropode
aux températures extrêmes, aux milieux privés
d’oxygène et aux pressions écrasantes. H. J.
SOURCE : AKIHIRO TANAKA, UNIVERSITÉ DE TOKYO, JAPON.
20 millions de milliards
Le nombre de fourmis sur Terre
ÉCOLOGIE Si petites, si nombreuses, si lourdes ! Une équipe de
l’université de Hongkong a compilé 489 études pour estimer
la population totale de fourmis grouillant à la surface de la
Terre : 20 millions de milliards, soit 2,5 millions de fourmis pour
chaque être humain. Leur biomasse totale est de 12 millions de
tonnes, équivalant à 20 % de celle de l’humanité. L. C.
L’IRM a permis de décoder les stimuli visuels dans
le cerveau de canidés regardant des vidéos.
Dans la tête des chiens
ÉTHOLOGIE En suivant l’activité cérébrale de
chiens grâce à l’IRM fonctionnelle pendant
qu’ils regardaient des vidéos, des
chercheurs ont, pour la première fois,
décodé des stimuli visuels dans le cerveau
du meilleur ami de l’humain. Selon les
résultats, les chiens seraient plus sensibles
aux actions dans leur environnement plutôt
qu’à l’auteur ou à l’objet de l’action. H. J.
SOURCE : ERIN PHILIPPS, UNIVERSITÉ EMORY, ÉTATS-UNIS.
L’ourson d’eau
possède des
protéines qui
empêchent la
dégradation des
cellules.
Ils atteignent
le plus
grand arbre
d’Amazonie
BOTANIQUE Après
trois ans de
planification, cinq
expéditions et une
randonnée de deux
semaines dans la
jungle, une équipe
de l’université
fédérale d’Amapá
(Brésil) a atteint le
plus grand arbre
jamais découvert
dans la forêt
amazonienne. Repéré
par satellite en 2019
dans la réserve
naturelle de la rivière
Iratapuru, dans le
nord du Brésil, le
spécimen est un
Dinizia excelsa de
88,5 mètres de haut
et 9,9 mètres de
diamètre. H. J.
22 - Sciences et Avenir - La Recherche - Novembre 2022 - N° 909