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Sciences et Avenir-L'avant Big-Bang

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NATURE

Reportage

Dans une ravine de la Terre Jameson, le géologue Pierre Sans-Jofre et Juliette Maury sont à la recherche de fossiles.

YANN CHAVANCE/GREENLANDIA

PIERRE SANS-JOFRE

la température de l’océan à cet instant.

Or, puisque cette mesure a été réalisée

par l’équipe de Charcot, il est possible de

comparer cet indice avec la température

réelle, en vue d’en faire une sorte d’étalon

qui nous permettrait d’étudier les

climats passés de la planète. » La composition

en carbone des coquilles permet

quant à elle d’évaluer quelle était

l’activité biologique au moment de leur

formation. Les proportions d’isotopes

12 et 13 du carbone varient en effet en

fonction de la consommation qui en est

faite. Un bloom planctonique agit par

exemple comme une pompe à carbone

12, ce qui rend l’isotope du carbone 13

plus disponible dans l’environnement.

Ce dernier sera donc plus abondant

dans les coquilles qui se formeront à

cette période. « Une crise d’extinction

majeure se traduira a contrario par de

grandes quantités de carbone 12 disponibles

car non consommées par les

organismes vivants », précise Pierre

« Nous pouvons déduire

la température de l’océan

à l’époque de Charcot et

la comparer à l’actuelle »

Pierre Sans-Jofre, géologue au Muséum national d’histoire

naturelle, à Paris, membre de la mission Greenlandia

Sans-Jofre. La comparaison des échantillons

géologiques marins prélevés par

la mission Greenlandia avec ceux récoltés

lors des expéditions Charcot devrait

ainsi nous indiquer comment les populations

biologiques ont évolué dans l’environnement

en un siècle.

Les échantillons des missions Charcot

comprennent également des sables, qui

vont être comparés avec ceux recueillis

cet été. Ces derniers contiennent sans

doute de plus grandes quantités et diversités

de microplastiques, dont l’origine

pourra vraisemblablement être déterminée.

« Les procédés de production

en œuvre dans les usines de plastiques

lourds implantées au Brésil ou de plastiques

légers en Inde ont chacune leur

signature isotopique, explique Pierre

Sans-Jofre. Une signature que nous

espérons pouvoir identifier dans les

sédiments prélevés. »

A

N° 909 - Novembre 2022 - Sciences et Avenir - La Recherche - 57

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