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Sciences et Avenir-L'avant Big-Bang

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SANTÉ

Événement

SEBASTIEN BOZON / AFP

Le 25 novembre, les Rencontres du

Grand Est ont pour titre « Santé

globale, le nouveau défi ». En quoi ce

terme vous semble-t-il important ?

Lors de cette manifestation, on ne

va pas seulement parler du soin, du

médical — l’hôpital, les urgences, le

manque de médecins — , on va

aussi évoquer la qualité de vie, la

prévention, l’innovation. Car il faut

que le monde de la santé se

décloisonne. Que celui des

hôpitaux soit beaucoup plus en lien

avec le secteur industriel, la

recherche, les start-up, les

écosystèmes de la French Tech...

JEAN ROTTNER

PRÉSIDENT DE LA RÉGION GRAND EST, MÉDECIN URGENTISTE DANS LE

GROUPE HOSPITALIER DE LA RÉGION DE MULHOUSE ET SUD-ALSACE

« La prévention est

le premier acte de soin »

Et pour votre région Grand Est ?

L’aménagement médical, pour moi,

fait partie intégrante de

l’aménagement du territoire. Nous

avons fait le choix politique de

quatre piliers majeurs, qui doivent

communiquer : numérique,

développement durable, industrie

et santé. Pour renforcer l’attractivité

de tout notre territoire, nous

installons ainsi le très haut débit,

avec un investissement de

2,5 milliards d’euros sur six ans.

L’annonce récente par le ministre

François Braun de visites médicales

gratuites à 25, 45 et 65 ans est-elle

une bonne chose ?

Oui. La prévention est

indispensable, et il faut faire

comprendre à la population qu’elle

constitue le premier acte de soin.

La gratuité, c’est bien.

Une de vos priorités ?

La santé mentale, en aidant les

structures de prise en charge des

jeunes qui ont particulièrement

souffert du Covid. Nous menons

une action collective avec le recteur

de Strasbourg et, à Mulhouse,

vis-à-vis des enfants les plus en

difficulté. Et nous faisons un effort

intense envers toutes les

professions paramédicales,

infirmières, aides-soignantes,

auxiliaires de vie, kinésithérapeutes

— dans notre région, les études

de kiné sont gratuites.

Propos recueillis par D. J. L.

des informations utiles au traitement

quel que soit le cancer », ajoute l’experte

lauréate du prix Ruban Rose Avenir 2021

décerné aux chercheurs faisant avancer

la lutte contre les cancers du sein.

Des algorithmes pour déterminer

les caractéristiques des tumeurs

Reste que l’intelligence artificielle peut

bel et bien être entraînée pour révéler

dans des images numérisées des

informations en apparence invisibles.

Ainsi, deux algorithmes travaillant sur les

lames d’anatomopathologie, ces échantillons

de tumeurs prélevés lors d’une

chirurgie ou d’une biopsie, viennent

d’obtenir leur marquage CE, qui ouvre

la voie de leur mise sur le marché en

Europe. Au contraire de la radiomique

qui travaille sur de l’imagerie médicale in

vivo, prise sur le patient, ces deux algorithmes

de la start-up franco-américaine

Owkin analysent les échantillons de

tumeurs pour déterminer leurs caractéristiques.

En l’occurrence, le programme

RlapsRisk BC est conçu pour prédire la

probabilité pour une personne atteinte

d’un cancer du sein précoce de rechuter

après le traitement, permettant ainsi

aux oncologues de déterminer quelles

patientes à haut risque peuvent bénéficier

de thérapies ciblées et quelles

patientes à faible risque pourraient éviter

la chimiothérapie.

Le second, MSIntuit CRC, repère sur un

échantillon de tumeur colorectale un

biomarqueur révélant un défaut dans

la capacité des cellules à corriger les

erreurs qui se produisent lorsque l’ADN

est copié. Une information cruciale pour

administrer le traitement avec le plus de

chances de succès. Pour mettre au point

ces deux outils, Owkin a collaboré avec

l’institut Gustave-Roussy (Villejuif) qui

a fourni des milliers de ces lames anatomopathologie

numérisées ainsi que les

données de patient correspondantes :

réponse aux traitements, informations

génétiques, cliniques, etc.

« C’est le principe de l’apprentissage

supervisé : on indique au programme

des caractéristiques a priori non visuelles

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