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HISTOIRE
Égyptologie
29 DÉCEMBRE 1923
Perché au-dessus de la première chapelle,
Howard Carter travaille à l’intérieur de la
chambre funéraire. Son démontage révèle
l’existence de trois autres imposants coffres
en bois plaqués d’or emboîtés. Recouvrant la
chapelle, un dais piqueté de rosettes en or est
enroulé autour d’un mât.
MARS 1923
Identifier, répertorier, décrire et
protéger tous les trésors du pharaon.
Pendant des mois, Howard Carter et Arthur
Callender vident l’antichambre avant de
s’attaquer à la chambre sépulcrale que l’on
devine derrière le mur descellé.
5 AVRIL 1923
Cinq mois après la découverte du tombeau, le mécène
d’Howard Carter, lord Carnarvon, décède au Caire. Une
piqûre de moustique, associée à une coupure de rasoir, a
provoqué une septicémie mortelle. Le décès de plusieurs
personnalités sera à l’origine de la légende de la
« malédiction des pharaons ».
A
le roc, une marche apparaît. « Je n’osais
croire que nous avions enfin trouvé. »
L’escalier ainsi déblayé, le 5 novembre,
à l’aplomb d’un rocher, apparaît une
porte scellée. Des sceaux de la nécropole
royale sont apposés sur le plâtre.
Soupçonnant une importante trouvaille,
Howard Carter décide d’attendre
lord Carnarvon et lui fait parvenir un
message : « Merveilleuse découverte
dans la Vallée. Tombe superbe avec
sceaux intacts. Attends votre arrivée
pour ouvrir. » Le 5 e comte de Carnarvon
et sa fille, lady Evelyn Herbert, arrivent à
Louxor. Le 24 novembre, l’examen de la
porte permet d’identifier des sceaux au
nom de Toutankhamon. Aucun doute,
l’entrée de la sépulture tant recherchée
a été trouvée ! « Le 26 novembre devait
être le plus beau jour de ma vie », déclare
Howard Carter. À une dizaine de mètres,
dans le coin d’une seconde porte scellée,
l’égyptologue pratique une petite ouverture,
puis place une bougie. Anxieux,
lord Carnarvon et sa fille l’interrogent :
« Vous voyez quelque chose ? » Carter est
abasourdi. Devant lui, partout le scintillement
de l’or. « Je vois des merveilles,
répond-il. Nous n’avions rêvé pareille
chose : toute une salle remplie d’objets
empilés les uns sur les autres avec une
profusion apparemment inépuisable. »
L’antichambre vient d’être localisée. Au
milieu des parfums de fleurs qui flottent
encore dans l’air, des trônes en bois
dorés, des lits à têtes d’animaux, des statues
noir et or au regard d’obsidienne,
des coffres incrustés, des chars aux
roues dorées, partout entassés les uns
contre les autres. Mais ni sarcophage,
ni momie ! Lord Carnarvon et Howard
Carter ne sont qu’au seuil de la découverte
du siècle. Ils ignorent qu’il faudra
des années pour libérer la totalité de la
tombe baptisée KV 62 (King Valley 62)
et sortir les 5398 objets qu’elle recèle…
Un sarcophage en quartzite
renfermant trois cercueils
En novembre 1922, son invention est rendue
publique. Les fouilles reprennent à
la mi-décembre avec l’arrivée du photographe
Harry Burton, qui immortalisera
ce butin. Les premières œuvres quittent
l’antichambre pour la tombe de Séthi II
(KV 15), transformée en laboratoire. Le
17 février 1923, en présence de lord Carnarvon
et d’Evelyn Herbert, une nouvelle
porte scellée est démontée, débouchant
sur un véritable mur en or ! « Nous nous
trouvions bien à l’entrée de la chambre
du roi. Une des grandes chapelles dans
lesquelles on déposait les rois (5 m par
3,30 m et 2,70 m de haut) remplit presque
toute la pièce. Elle est recouverte d’or. »
À l’extrémité de la chambre se trouve
90 - Sciences et Avenir - La Recherche - Novembre 2022 - N° 909