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—En dessous de nous <strong>au</strong>ssi, lui répondit-il.<br />
Elle se retourna pour regarder, mais elle ne vit rien. Puis quelque chose attira son regard sur sa g<strong>au</strong>che.<br />
Une ombre venait de se glisser derrière un monument brisé. Elle regarda vers la droite, d’<strong>au</strong>tres ombres<br />
progressaient puis se dissimulaient derrière des tombes ou des statues dès qu’elle se tournait dans leur<br />
direction.<br />
—Et d’<strong>au</strong>tres de chaque côté, murmura-t-elle.<br />
Holmann posa sa lanterne sur une dalle de marbre craquelée et dégaina un lourd pistolet.<br />
—On dirait que nous sommes en<strong>ce</strong>rclés.<br />
Ulrika ouvrit ses sens en grand. La senteur de mort qu’elle avait fini par associer <strong>au</strong> meurtrier entourait<br />
<strong>ce</strong>s silhouettes furtives. Elles y étaient liées, mais à sa grande surprise, <strong>ce</strong>s créatures étaient bien<br />
vivantes. Elle pouvait entendre leurs respirations r<strong>au</strong>ques et les battements frénétiques de leurs cœurs.<br />
—Oui, dit-elle. Mais en<strong>ce</strong>rclés par quoi ?<br />
—Je vais le découvrir, répondit Holmann avant de se redresser et d’avan<strong>ce</strong>r d’un pas. Montrez-vous,<br />
pilleurs de tombes ! lança-t-il alors qu’Ulrika reculait. Que vous soyez hommes, bêtes ou monstruosités,<br />
montrez-vous dans la lumière de Sigmar !<br />
Ulrika secoua la tête, stupéfaite. C’était en effet une manière de procéder.<br />
Il n’y eut <strong>au</strong>cune réponse, seul l’écho de la voix du templier lui revint depuis l’<strong>au</strong>tre extrémité de la<br />
cuvette, ainsi que les piétinements précipités qui se rapprochaient toujours plus. Ulrika compta les cœurs<br />
qui les en<strong>ce</strong>rclaient. Dix, quinze, vingt, on <strong>au</strong>rait dit des papillons attirés par la lanterne du templier. Elle<br />
recula à nouve<strong>au</strong> et se retrouva dos à dos avec Holmann qui tentait de per<strong>ce</strong>r l’obscurité dans l’<strong>au</strong>tre<br />
direction.<br />
Il regarda par-dessus son ép<strong>au</strong>le.<br />
—Demoiselle, je suis honteux d’avoir entraîné une âme <strong>au</strong>ssi noble que la vôtre vers une si triste fin.<br />
J’espère que vous m’en pardonnerez.<br />
Ulrika se réch<strong>au</strong>ffa à <strong>ce</strong>s paroles et elle faillit même se jeter sur lui pour l’embrasser.<br />
—Ne parlons pas encore de trépas, templier, lui répondit-elle. Commençons par combattre et vaincre<br />
et vous <strong>au</strong>rez tout loisir de me faire d’<strong>au</strong>tres compliments demain.<br />
Une grima<strong>ce</strong> sinistre se dessina sur le visage d’Holmann.<br />
—Qu’il en soit donc ainsi, Fräulein ! Que Sigmar veille sur chacun de nous.<br />
Puis, poussant des cris à vous transper<strong>ce</strong>r les oreilles, les ombres furtives se lancèrent à l’attaque.<br />
Bondissant de derrière les pierres tombales ou les arbres, par-dessus des colonnes tombées à terre ou des<br />
statues sans visage, surgit une horde de créatures nues et déformées qui avaient jadis été des humains.<br />
Leurs membres étaient noueux, leurs mains se terminaient par des griffes courbes et leurs têtes<br />
cadavériques dépourvues de la moindre pilosité étaient traversées de cicatri<strong>ce</strong>s et d’excroissan<strong>ce</strong>s<br />
maladives. Des dents pointues hérissaient leurs bouches et leurs regards n’exprimant que la folie<br />
brillaient <strong>au</strong> fond d’orbites renfoncées.<br />
Le pistolet d’Holmann claqua et une des créatures bascula en arrière en agitant les bras, puis il le jeta<br />
<strong>au</strong> sol avant de tirer une fiole de sa bandoulière. Une créature se débattit en hurlant lorsqu’il la lui jeta en<br />
pleine figure et qu’elle s’y brisa, l’aspergeant d’e<strong>au</strong> bénite qui se mit à lui dévorer les chairs.<br />
Ulrika en embrocha une <strong>au</strong>tre de son sabre. Elle n’avait même pas essayé de parer, mais alors qu’elle<br />
essayait toujours de dégager sa lame, trois <strong>au</strong>tres se jetèrent sur elle. Seuls ses réflexes surhumains la<br />
s<strong>au</strong>vèrent, elle put esquiver la première et saisir la deuxième pour la jeter sur la troisième. Elle récupéra<br />
enfin son arme et éventra les deux premières, puis ouvrit la gorge de l’<strong>au</strong>tre d’un revers de griffes de sa<br />
main libre.<br />
Ce n’est que lorsqu’elle repoussa la vague suivante qu’elle se rappela en compagnie de qui elle