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Ulrika bondit à leur rencontre, trancha les jarrets d’une première, puis pivota alors que la créature
mutilée dévalait la pente pour en transpercer une autre. La troisième la percuta de plein fouet et elles se
retrouvèrent toutes deux à rouler jusqu’en bas. Elle sentit les griffes s’enfoncer en elle.
Elles s’arrêtèrent dans l’herbe humide et Ulrika attrapa la bête à la gorge de sa main gauche, lui
écartant la gueule, mais les griffes continuaient de lui labourer les flancs. Elle tenta de dégager son épée,
mais celle-ci était prise sous elle.
—Saloperie d’animal, gronda-t-elle. Moi aussi, j’ai des griffes.
Elle laissa sortir ses propres griffes et son autre main se referma sur le cou de la bête. Elle tira dans les
deux sens, lui ouvrant la gorge, faisant apparaître sa trachée dans une giclée de sang. La goule recula,
serra de ses mains ce qu’il restait de son cou et tenta de crier. Ulrika put enfin ramasser son épée et elle
la transperça de flanc, sa lame s’enfonça entre ses côtes et trouva les organes vitaux.
La goule bascula de côté et Ulrika put enfin se dégager d’elle. Sur la pente, Holmann achevait celle
qu’elle avait déjà estropiée quelques secondes plus tôt, il lui enfonça son épée dans l’œil droit, puis se
retourna pour faire face à Ulrika, le souffle court. Son regard était rempli de douleur et d’incertitude.
Ulrika leva la main en se relevant.
—Écoutez, nous n’allons pas recommencer, n’est-ce pas ? lui dit-elle avant de lui montrer le haut de la
pente. Nous poursuivons le même but, nous voulons tous deux savoir ce qui se cache derrière ces arbres.
Nous voulons tuer ce qui s’y trouve. Laissons cette histoire entre nous de côté pour l’instant. Elle soupira.
D’ailleurs, peut-être cette chose nous tuera-t-elle tous les deux et tout cela sera terminé.
—Vous voulez la tuer vous aussi ? sembla s’étonner Holmann.
—Ne l’avons-nous pas pistée ensemble ?
—Mais, je pensais que…
—Que je vous avais conduit ici par ruse ? Ulrika rigola. Herr Holmann, si j’avais voulu vous tuer, je
n’aurais pas eu de meilleure occasion que dans cette bâtisse, ou même dans les égouts lors de notre
première rencontre. Non, j’ai menti sur beaucoup de choses, mais sur ce sujet, au moins, j’ai toujours été
sincère. Je suis réellement une chasseuse de vampires.
Elle donna un grand coup de rapière dans le vide pour en enlever le sang de goule, puis elle remonta la
pente en direction des arbres.
—Venez-vous ? Nos proies attendent !
Holmann sembla hésiter durant de longues secondes, mais il se décida finalement à la suivre. Lorsqu’il
la rejoignit en bordure des cyprès, il fronça les sourcils et plissa le nez.
—Mais… c’est vous qui empestez l’eau de rose comme ça ?
Ulrika baissa la tête de honte.
—Ne faites pas attention, j’ai dû emprunter ces vêtements à quelqu’un. Allez, venez.