Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
CHAPITRE DOUZE<br />
LE CORBEAU ET LA ROSE<br />
Holmann recula d’un pas prudent et fronça les sourcils.<br />
—Que faites-vous là, Fräulein Magdova ?<br />
Ulrika se releva et abaissa son épée. Il semblait donc qu’elle n’allait pas le tuer, finalement.<br />
—La même chose que vous, j’imagine, répondit-elle. À la poursuite de notre proie de la nuit dernière.<br />
Il la regarda de travers.<br />
—C’est la deuxième fois que je vous trouve dans le noir sans la moindre lanterne, lui dit-il. Voilà qui<br />
est très étrange.<br />
—Je… j’avais une chandelle, mais je l’ai soufflée quand j’ai aperçu la lueur de votre lanterne. Je vous<br />
ai pris pour un brigand et je ne voulais pas révéler ma présen<strong>ce</strong>. Elle lui sourit. J’étais sur le point de<br />
vous s<strong>au</strong>ter dessus.<br />
—Hum…poursuivit-il sans sembler convaincu. Vous n’êtes pas venue à l’Arsenal. Je vous ai attendue.<br />
Ulrika faillit éclater de rire. Était-il suspicieux, ou bien blessé ?<br />
—Je n’ai pas pu venir. Des affaires de famille. Et je crains <strong>au</strong>ssi d’avoir perdu la piste. Il semble que<br />
vous ayez eu plus de succès que moi.<br />
Holmann baissa sa lanterne et son expression se détendit, même s’il se méfiait toujours un peu. Il<br />
secoua la tête.<br />
—Je n’ai rien trouvé dans les égouts et j’ai dû rentrer chez moi pour dormir un peu. Je fais partie des<br />
équipes de nuit <strong>au</strong> sein des chasseurs de sorcières.<br />
—Et comment êtes-vous tombé sur <strong>ce</strong>t endroit ? lui demanda Ulrika.<br />
Il lui semblait préférable de continuer à le faire parler pour qu’il ne lui pose pas trop de questions<br />
compliquées.<br />
—Je suis revenu dans <strong>ce</strong> quartier après ma ronde la nuit d’après et j’ai discuté avec des membres du<br />
guet local, lui expliqua Holmann. Ils m’ont dit que plusieurs citoyens avaient entendu des bruits de<br />
combat près de <strong>ce</strong> croisement, mais que leurs patrouilles n’avaient rien permis de trouver. Je voulais<br />
interroger les gens du coin, mais l’heure était bien trop avancée pour ça. Il n’y avait plus personne dans<br />
les rues.<br />
Ulrika sourit.<br />
—Et vous avez donc décidé d’échapper à vos patrouilles pour revenir <strong>ce</strong>tte nuit à une heure plus<br />
adaptée ?<br />
Holmann parut choqué par <strong>ce</strong>tte question.<br />
—Bien sûr que non ! J’ai demandé à mon capitaine l’<strong>au</strong>torisation de continuer à enquêter sur <strong>ce</strong>t<br />
incident, et il a accédé à ma requête.<br />
Ulrika tourna la tête à l’écoute de signes d’<strong>au</strong>tres présen<strong>ce</strong>s. Aurait-elle pu les manquer ?<br />
—Vous n’êtes pas seul, <strong>ce</strong>tte fois-ci ?