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—Vers l’escalier ! Vite !<br />

Ulrika s’élança dans l’escalier en colimaçon, Gabriella juste derrière elle, Mathilda et Rodrik venant<br />

ensuite. Le strige se rua dans leur direction en babillant des malédictions. Arrivée <strong>au</strong> milieu des marches,<br />

Ulrika faillit trébucher sur le bras arraché de von Zechlin, lequel tenait toujours sa rapière délicatement<br />

ouvragée. Elle tenta de ramasser l’épée <strong>au</strong> passage, le bras vint avec. Tant pis, elle n’avait pas le temps<br />

de l’en décrocher.<br />

Une <strong>au</strong>tre lourde porte était ouverte sur la droite en h<strong>au</strong>t des marches et Ulrika comprit qu’elle devait<br />

également permettre d’accéder <strong>au</strong> donjon. Et elle était ouverte ! Gabriella et elle coururent dans <strong>ce</strong>tte<br />

direction, mais elle se referma soudain alors qu’elles allaient l’atteindre, tout comme la première.<br />

—Vous vous rendez compli<strong>ce</strong> de meurtres, ma sœur ! cria Gabriella. La reine le s<strong>au</strong>ra !<br />

—S<strong>au</strong>f si <strong>au</strong>cune de nous ne s’en sort, grogna Mathilda.<br />

Ils se retournèrent vers l’escalier qui tremblait sous le poids du strige. Le monstre était obligé de<br />

grimper à quatre pattes tant il était grand.<br />

—Venez, dit Gabriella. Nous pouvons le contenir ici !<br />

Ulrika parvint à desserrer les doigts morts de la poignée de la rapière et elle jeta le bras à la figure du<br />

strige lorsque <strong>ce</strong>lui-ci se montra, puis elle rejoignit Gabriella et Rodrik en h<strong>au</strong>t des marches. Ils firent<br />

pleuvoir les coups sur la bête qui tentait de son côté de les atteindre de ses griffes et de leur attraper les<br />

jambes.<br />

—Frère, je vous en conjure ! tenta Gabriella. Nous ne sommes pas vos ennemis ! Nous ne vous avons<br />

rien fait !<br />

—Mensonges ! gronda le strige. Vous m’avez fait briser les os ! Je vais les soigner avec votre sang !<br />

Le monstre parvint à attraper Mathilda par une cheville et il voulut l’entraîner vers le bas, mais Ulrika<br />

se fendit et abattit sa lame sur l’énorme poignet. Le strige dut lâcher prise et Mathilda put se remettre<br />

debout.<br />

—Fou ! cria Gabriella. Notre sang ne vous soignera pas ! On vous a menti !<br />

—Non ! rugit la bête. C’est la vérité ! La voix me l’a dit ! La voix ne ment pas !<br />

Il jaillit vers le h<strong>au</strong>t, arracha la rampe de l’escalier et tenta de les frapper avec. Ulrika et les <strong>au</strong>tres<br />

bondirent en arrière, l’énorme mor<strong>ce</strong><strong>au</strong> de bois faillit d’un rien les f<strong>au</strong>cher <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des genoux. Le<br />

monstre chargea juste après, ses paroles étaient devenues un gargouillis incompréhensible.<br />

—Courez ! cria Gabriella.<br />

Ils se précipitèrent dans une large galerie, deux portes se trouvaient sur la g<strong>au</strong>che, une seule sur la<br />

droite. Ulrika essaya <strong>ce</strong>lles de g<strong>au</strong>che, mais elles étaient toutes deux verrouillées. Gabriella appuya sur la<br />

poignée de <strong>ce</strong>lle de droite, <strong>ce</strong>lle-ci voulut bien s’ouvrir.<br />

—Entrez ! Vite ! cria-t-elle avant de s’y engouffrer elle-même.<br />

Mathilda et Rodrik y plongèrent à sa suite, Ulrika se retourna, puis elle se jeta en arrière lorsque le<br />

strige lança vers elle le mor<strong>ce</strong><strong>au</strong> de rampe, comme l’énorme trait d’une baliste. Il rebondit sur son ép<strong>au</strong>le<br />

et percuta le plancher dans un énorme claquement. Ulrika grimaça de douleur et se glissa à son tour par la<br />

porte ouverte, Gabriella la ferma derrière elle et la verrouilla.<br />

Le strige se mit immédiatement à la bombarder de coups de poing.<br />

—Cela ne va pas le retenir bien longtemps, fit remarquer la comtesse.<br />

—Vous en faites pas, répondit Mathilda. Nous attendrons <strong>ce</strong> foutu besti<strong>au</strong> dès qu’il entrera.<br />

Ulrika se remit sur ses pieds et regarda <strong>au</strong>tour d’elle. Ils se trouvaient dans un petit boudoir <strong>au</strong>x murs<br />

bleus, meublé de f<strong>au</strong>teuils <strong>au</strong>x dossiers tout en lignes courbes, de coussins et de délicates petites tables<br />

surmontées de vases en por<strong>ce</strong>laine de Cathay. Des portes donnaient sur les murs de côté et un soleil avait<br />

été peint sur le plafond. Elle grimaça. Hermione avait vraiment très m<strong>au</strong>vais goût.

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