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toute ma patien<strong>ce</strong> !<br />

Gabriella secoua la tête.<br />

—Quelle folle, grogna-t-elle.<br />

—Je ne porte <strong>au</strong>cune accusation, madame, répondit le capitaine. Ce n’était qu’une requête. Si vous<br />

pouviez vous pencher sur <strong>ce</strong> petit miroir que j’ai apporté avec moi, les choses seraient…<br />

—C’est hors de question ! le coupa la femme. Je ne vais pas me soumettre à vos petites épreuves, je ne<br />

suis pas une sorte de paysanne hérétique qui tremblerait devant votre <strong>au</strong>torité. Je suis la veuve du<br />

seigneur von Auerbach, héros de Wissenburg ! Je suis <strong>au</strong>ssi une amie personnelle de la comtesse von<br />

Liebwitz !<br />

Gabriella posa une main sur la poignée de la porte, son visage affichait une grande gravité.<br />

—Même la comtesse n’est pas <strong>au</strong>-dessus des lois de Sigmar, madame, rétorqua l’homme.<br />

—Eh bien, allez lui présenter votre petit miroir, dans <strong>ce</strong> cas ! répondit la femme. Si elle consent à se<br />

soumettre à votre pathétique épreuve, alors je m’y soumettrai <strong>au</strong>ssi, mais pas avant !<br />

—Je suis désolé, madame, continua l’homme en élevant la voix. J’ai bien peur de devoir insister.<br />

—Et moi, j’ai bien peur de devoir refuser ! Je…<br />

La comtesse Gabriella siffla entre ses dents et ouvrit la double porte, puis elle entra dans le salon les<br />

bras grands ouverts.<br />

—Ma cousine ! Hermione ! lança-t-elle en avançant vers une femme min<strong>ce</strong> et élégante. Quel plaisir de<br />

te revoir !<br />

La femme la regarda tout d’abord sans comprendre, puis elle entra dans le jeu.<br />

—Cousine Gabriella ! Je… je ne t’attendais pas <strong>au</strong>ssi tôt. Sois la bienvenue !<br />

Ulrika examina la femme en suivant la comtesse. D’après <strong>ce</strong> que Gabriella lui avait expliqué, elle<br />

s’était attendue à trouver une personne bien plus âgée et s’était imaginée une vieille mégère <strong>au</strong> regard<br />

inquisiteur. Ce qu’elle avait fa<strong>ce</strong> à elle était tout le contraire. Dame Hermione paraissait jeune, plus jeune<br />

qu’elle-même, tout <strong>au</strong>ssi fraîche et alerte qu’une jeune mariée. Ses cheveux étaient d’un brun soyeux et sa<br />

silhouette, sous ses atours brodés de bleu, semblait affûtée tout en restant indiscutablement féminine.<br />

Gabriella recula d’un pas tout en lui tenant les mains.<br />

—Tu es encore plus belle chaque fois que je te vois, très chère et… Elle s’interrompit comme si elle<br />

remarquait l’<strong>au</strong>tre personne présente pour la première fois. Oh, je suis désolée, cousine. Otilia ne m’a<br />

pas précisé que tu étais en compagnie. Et qui donc sont <strong>ce</strong>s charmants gentilshommes ?<br />

Ulrika porta son attention sur les hommes. Ils étaient <strong>au</strong> nombre de quatre et en les qualifiant de<br />

charmants, Gabriella étirait la vérité jusqu’à ses limites les plus extrêmes. Leur chef, un individu<br />

grisonnant en habits sobres, mais coupés avec soin sous un épais gilet de cuir, <strong>au</strong>rait pu, à la rigueur, pu<br />

sembler attirant avec son front carré et sa mâchoire rasée de près, mais pour <strong>ce</strong> qui était des trois<br />

<strong>au</strong>tres… Trois brutes effrayées <strong>au</strong>x cheveux ras, portant des armures de cuir et toute une bardée de<br />

pistolets et d’épées qui dépassaient de sous leurs capes.<br />

Dame Hermione tendit un bras et renifla avec un rien de mépris.<br />

—Voici le capitaine Meinhart Schenk, cousine. Et il semble qu’il soit venu pour m’arrêter.<br />

Le rire de Gabriella scintilla comme une volée de clochettes d’argent.<br />

—T’arrêter ? Oh, très chère ! Aurais-tu traîné là où il ne fallait pas ? Elle fit une révéren<strong>ce</strong> devant<br />

l’officier. Capitaine, je suis honorée de faire votre connaissan<strong>ce</strong>.<br />

Schenk ressemblait à un crap<strong>au</strong>d contrarié, mais il s’inclina à son tour.<br />

—Tout le plaisir est pour moi, madame.<br />

—Et vous voulez réellement jeter mon adorable cousine <strong>au</strong>x fers ? Comment pouvez-vous être <strong>au</strong>ssi<br />

cruel ?

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