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Hermione jura.
—Quelqu’un aurait pu la voir ? Les chasseurs de sorcières ?
Madame Dagmar secoua la tête.
—Je ne pense pas. Mon portier, Groff, l’a découverte quand il est sorti chercher une calèche pour l’un
de nos gentilshommes. Les valets et lui l’ont rapportée à l’intérieur aussi vite qu’ils l’ont pu. Mais…
mais qui aurait pu faire ça ? Maîtresse, trois d’entre nous ont déjà péri ! Trois !
Hermione attrapa Dagmar par les bras et la secoua.
—Taisez-vous et répondez à mes questions ! Personne n’aurait-il pu la voir avant que Groff ne la
ramène à l’intérieur ? En êtes-vous certaine ?
Dagmar s’écarta et remonta son châle sur sa tête.
—Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Personne n’a rien dit ! Les chasseurs de sorcières ne sont pas venus !
Hermione soupira de soulagement et Ulrika comprit que Gabriella partageait le même sentiment.
—Dans ce cas, nous pouvons au moins étouffer cette affaire, dit Hermione. Parfait.
—Cela nous laisse avec la question de savoir qui est l’assassin, fit remarquer Gabriella.
—Une bête, répondit Famke.
—Oui, ajouta Rodrik avec colère. Une bête sauvage.
—Les bêtes ne plantent pas de pieux, dit Ulrika. Elles n’accrochent pas non plus les gens à des
clôtures.
Rodrik tourna le regard vers elle, Gabriella posa une main sur son bras.
—C’est exact, dit-elle. Non, cette manière d’agir n’est pas aussi irréfléchie qu’elle pourrait sembler
l’être. On a clairement voulu faire d’une pierre deux coups.
Hermione et tous les autres attendirent avec curiosité la suite.
Gabriella leva un doigt.
—Tout d’abord, il fallait exposer la pauvre Alfina en tant que vampire, comme cela a été fait pour
Rosamund et Karlotta avant elle.
Elle leva un deuxième doigt.
—Ensuite, on a voulu orienter les soupçons sur l’établissement de Madame Dagmar.
—Ils veulent nous détruire ! ricana Hermione.
—Tout à fait, dit Gabriella. Quels que soient ceux qui se cachent derrière ce « ils ».
Otilia émit un petit toussotement du pied de l’escalier.
—Pardonnez-moi, maîtresses. Puis-je faire une suggestion ?
Hermione se tourna vers elle.
—Oui, Otilia ?
La gouvernante tira nerveusement sur sa robe avant de poursuivre.
—Peut-être faudrait-il se rendre sur place ? Peut-être pourrions-nous y trouver des traces du
meurtrier ?
Gabriella approuva d’un signe de tête.
—Très bonne idée, Otilia. Vous êtes la plus perspicace d’entre nous.
La gouvernante flattée baissa la tête pour dissimuler ses joues qui s’empourpraient.
—Mes hommes et moi nous y rendons de suite, annonça von Zechlin en avançant d’un pas. Et nous
allons mettre cet assassin à mort s’il se promène toujours là-bas.
Rodrik ricana.
—Je vais y aller moi aussi, dit Gabriella. Et le plus tôt sera le mieux. Elle fit signe à Ulrika et Rodrik,
puis partit vers les premières marches de l’escalier. Venez, nous allons…
—Non ! la stoppa Hermione. Bertholt va s’occuper de cela.