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—Elles pourraient être <strong>ce</strong>nt, je ne renon<strong>ce</strong>rai pas, répondit Holmann dans un souffle.<br />
Ils poursuivirent leur des<strong>ce</strong>nte et la piè<strong>ce</strong> du bas se révéla progressivement. Ulrika s’arrêta encore pour<br />
l’étudier.<br />
Elle était plus grande que le m<strong>au</strong>solée en surfa<strong>ce</strong>, mais comme pour la piè<strong>ce</strong> d’en h<strong>au</strong>t, les murs<br />
portaient des plaques de cuivre portant le nom de <strong>ce</strong>ux ensevelis derrière. Quelques sarcophages plus<br />
grands occupaient le <strong>ce</strong>ntre en formant une ligne, des gisants représentant des chevaliers de jadis avaient<br />
les mains croisées sur la poitrine. Deux portes sur chacun des murs latér<strong>au</strong>x semblaient donner sur<br />
d’<strong>au</strong>tres salles.<br />
Ulrika des<strong>ce</strong>ndit jusqu’à l’entrée pour mieux regarder, Holmann était juste derrière son ép<strong>au</strong>le. La<br />
lumière dansante venait de l’<strong>au</strong>tre extrémité, un feu de camp révélait des éléments contradictoires. Des<br />
nids constitués de tas de feuilles mortes étaient alignés contre un mur et Ulrika y aperçut quelques goules<br />
endormies. Mais contre l’<strong>au</strong>tre mur, il y avait un véritable lit, avec un édredon et des couvertures, ainsi<br />
qu’un bonnet de nuit pendu à l’un des pieds. Juste à g<strong>au</strong>che du lit, on avait posé un petit bure<strong>au</strong>, avec<br />
encrier, papier et quelques ouvrages. Ulrika ne comprit pas <strong>ce</strong> qu’un ameublement <strong>au</strong>ssi domestique<br />
venait faire dans un lieu <strong>au</strong>ssi macabre. Le <strong>ce</strong>rcueil ouvert tout près du lit était même encore plus étrange.<br />
Il était si large qu’on <strong>au</strong>rait pu croire qu’il avait été conçu pour accueillir le corps d’un homme-bête ou<br />
<strong>ce</strong>lui d’un orque. Elle estima ses dimensions à huit pieds de long pour quatre de large. Elle avala sa<br />
salive, se souvenant du monstre que Gabriella et elle avaient combattu dans un nuage d’obscurité<br />
surnaturelle dans la maison du maître de guilde Aldrich. Cette horreur <strong>au</strong>rait bien pu tenir dans <strong>ce</strong><br />
<strong>ce</strong>rcueil. Mais où était-elle maintenant ? Elle était trop éloignée pour bien voir à l’intérieur. La bête étaitelle<br />
dedans ?<br />
Elle préféra s’occuper des mena<strong>ce</strong>s qu’elle pouvait identifier. Regroupées <strong>au</strong>tour du feu, les goules<br />
qu’elle avait déjà vues n’étaient qu’une poignée, accroupies et arrachant des lambe<strong>au</strong>x de chair à une<br />
carcasse humaine pour les enfourner dans leur bouche. Des ossements étaient accumulés en un petit tas<br />
contre un mur, des mor<strong>ce</strong><strong>au</strong>x de tissus ensanglantés avaient été jetés avec eux.<br />
Ulrika les désigna d’un doigt.<br />
—Des ossements humains, souffla-t-elle. Est-<strong>ce</strong> le sort qui attend les disparus ?<br />
—On dirait bien, grogna Holmann en levant son pistolet. Des cannibales dépravés. Nous allons en<br />
débarrasser le monde.<br />
Ulrika fut tentée de le faire, mais les risques étaient trop grands. Elle l’arrêta en posant la main sur son<br />
bras.<br />
—Attendez. Et si le propriétaire de <strong>ce</strong> <strong>ce</strong>rcueil est là ?<br />
—Le monde en sera également débarrassé.<br />
Ulrika roula des yeux.<br />
—Vous avez réellement confian<strong>ce</strong> en vos capacités, dites-moi !<br />
—Ma confian<strong>ce</strong> est en Sigmar.<br />
—Voilà qui est très bien, mais j’ai déjà affronté <strong>ce</strong>tte bête <strong>au</strong>paravant, et il vous f<strong>au</strong>dra plus que votre<br />
foi pour la vaincre. Nous avons besoin de renforts. Venez. Partons avant qu’il ne s’éveille.<br />
Holmann lui jeta un regard méfiant.<br />
—Chercheriez-vous à protéger votre semblable ?<br />
—N’avez-vous rien écouté de <strong>ce</strong> que je vous ai dit ? grogna Ulrika. Cette chose est mon ennemi !<br />
Maintenant…<br />
Le bruit de pieds nus précipités leur parvint depuis la surfa<strong>ce</strong>. Ils jetèrent un rapide coup d’œil, puis ils<br />
se jetèrent chacun d’un côté de la porte et se plaquèrent contre le mur.<br />
Deux goules dévalèrent les marches, chacune transportant le corps sans vie d’un de leurs camarades et