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tellement.
—Je me chargerai de ça, répondit Gabriella.
Mathilda réfléchit durant de longues secondes, puis finit par acquiescer.
—Parfait, vous aurez les hommes qu’il vous faut, et les griffes aussi. Je ne veux pas être la dernière
Lahmiane à Nuln. Je pensais réellement ce que j’ai dit à madame pimbêche, ce qui se passe au nord du
fleuve ne m’intéresse absolument pas.
Elle se leva en grognant.
—Je vais vous trouver un endroit où passer la journée. Je vais faire rassembler mes gars et nous irons
faire une petite ballade dans ce cimetière une fois le soleil couché.
Elle tendit la main vers une petite clochette, mais avant qu’elle ne puisse la ramasser, des bruits de pas
précipités se firent entendre dans l’escalier au-dehors. Tout le monde se retrouva sur ses gardes lorsque
la porte fut brutalement ouverte. C’était La Rouge, haletante sous l’effort et la panique.
—Maîtresse ! s’écria-t-elle. Les chasseurs de sorcières ! Ils cherchent des vampires !
—Laisse-les chercher, ricana Mathilda. Ils ne nous trouveront pas ici.
—Mais maîtresse, insista la femme. Ils ont mis le feu. Le Loup est en flammes !
Mathilda jura, puis se tourna vers Gabriella.
—Vous êtes responsable ! Vous avez été suivies !
—Personne ne nous a suivies, répondit Gabriella. Je suis assez bonne sorcière pour m’en assurer, il me
semble. Elle leva les yeux au plafond, comme si elle pouvait voir au travers et comprendre qui était
derrière tout ça. Quelqu’un a dû leur dire que nous étions là.
—Seriez-vous en train d’accuser l’un de mes p’tits gars ? demanda Mathilda d’un ton glacé.
—Non, répondit Gabriella. Mais…
—Hermione ! s’écria Ulrika.
Gabriella secoua la tête, mais son visage était troublé.
—Ce serait une folie. Nous pouvons nous entretuer, mais dénoncer une sœur aux chasseurs de
sorcières…
—Qui d’autre, alors ? insista Ulrika. Rodrik ?
Gabriella tourna vers elle un regard triste.
—C’est bien plus probable, qu’il soit maudit.
—Je me moque de savoir qui l’a fait ! cria Mathilda. Ils sont en train de brûler ma maison à cause de
vous ! Vous portez malheur !
Elle se tourna vers sa servante.
—Fais sortir tout le monde par les passages dérobés. Prenez tout ce que vous pouvez, laissez le reste.
On se retrouve chez Suki. Compris ?
—Compris, maîtresse, répondit La Rouge, puis elle ressortit en courant.
Gabriella s’approcha de Mathilda.
—Vos charmes de dissimulation ne vous protégeront pas ici ? lui demanda-t-elle.
—Je vous l’ai dit, répondit la tenancière en reculant, les incantations, c’est pas trop mon truc.
Maintenant, laissez-moi.
—Maîtresse Mathilda, ajouta Gabriella. Je suis réellement désolée. Je n’ai jamais voulu…
—Peu importe, la coupa Mathilda en se tournant vers elle. Sortez. Passez par cette porte dans votre dos
et bonne chance avec ces flammes.
—Mais, ma sœur, insista la comtesse. Le cimetière ! Le meurtrier ! Nous devons travailler ensemble !
Mathilda éclata d’un rire sauvage.
—J’ai pour l’instant d’autres chats à fouetter, ma chère, et c’est grâce à vous. J’ai peur que vous deviez