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plus ancienne et la plus solide de la demeure.
—Protégez-moi ! hurla-t-elle par-dessus son épaule. Empêchez-la de m’attraper !
Von Zechlin, Rodrik et tous les autres se reprirent bien vite et chargèrent la bête qui se retourna contre
eux. Elle les maintint à distance à l’aide de ses griffes et trois d’entre eux titubèrent en arrière, la poitrine
enfoncée ou le ventre ouvert et déversant leurs entrailles sur le tapis, mais les autres formèrent un cercle
de lames autour d’elle.
Otilia se replia alors que les combats faisaient rage, se tenant la gorge d’une main tout en continuant à
rire.
—Voici votre assassin, maîtresse ! riait-elle. Et même si vous le tuez, vous périrez quand même, car
cela ne fait que commencer et je vais chercher du renfort !
Puis elle se détourna pour franchir la porte en courant.
—Comme si ça ne suffisait pas, murmura Gabriella, toujours allongée sur le côté et tirant sur ses
chaînes pour les rompre.
Ulrika faisait de même, sachant très bien que le strige se retournerait contre elles dès qu’il en aurait fini
avec les hommes, mais avec ses mains dans le dos, elle n’y parvint pas. Elle s’assit par terre et tenta de
faire passer ses bras devant elle en les passant sous ses pieds.
—Attendez ! cria Gabriella à Hermione qui déverrouillait la lourde porte. Ne nous laissez pas
enchaînées ! Libérez-nous !
Hermione l’ignora et ouvrit la porte. Elle s’arrêta pour tendre la main à Famke.
—Famke ! Viens vite !
—Non, Famke ! cria Ulrika. Aide-nous à briser ces chaînes !
Famke regardait à tour de rôle Hermione et Ulrika, paralysée par l’indécision, deux hommes de plus
succombèrent dans le même temps et le strige en envoya un autre se fracasser contre une table.
—Il vous faut de plus petits bras ! rigola Mathilda, puis elle poussa un hurlement de loup. Dans un bruit
immonde de chairs qui se déchiraient et d’os qui craquaient, elle commença à se transformer. La fourrure
poussa sur tout son corps, sa mâchoire et son nez s’allongèrent en une longue gueule remplie de crocs, et
ses cheveux devinrent une épaisse fourrure noire de laquelle dépassaient deux oreilles pointues. Les
menottes tombèrent des pattes avant lorsque la transformation fut complète, puis la louve bondit droit vers
le strige en grondant, laissant derrière elle une grande partie de ses vêtements humains.
—Famke ! ordonna Hermione. Viens immédiatement !
Mais Famke avait pris sa décision. Elle contourna la violente mêlée au centre de la pièce alors
qu’Ulrika se remettait sur ses genoux.
—Merci, lui dit-elle.
Famke ne répondit rien, elle se contenta de s’agenouiller près d’elle pour tirer sur l’un des bracelets de
fer tout en repoussant l’autre. Ulrika ajouta ses forces aux siennes, le fer s’enfonça dans ses poignets
jusqu’à ses os, mais elle continua de tirer. Elle n’allait pas se laisser massacrer sans rien faire.
Par-dessus les épaules de Famke, Ulrika vit le strige envoyer Rodrik voler au-dessus d’une chaise et
projeter la louve contre un mur, puis attraper von Zechlin d’une seule main. Le champion se débattit
comme un beau diable et parvint même à planter son épée dans l’épaule du monstre. Le strige hurla et
arracha de sa main libre la lame de von Zechlin, avec le bras qui la tenait. Il envoya le membre à travers
la pièce, puis écrasa la poitrine de l’homme comme un fragile nid d’oiseau.
L’énorme louve bondit à nouveau sur le dos de la bête et planta ses crocs dans sa nuque. Elle rugit et
attrapa Mathilda à deux mains, puis l’envoya une fois de plus contre une cloison.
Le regard fou furieux du strige se tourna ensuite vers Ulrika, Famke et Gabriella, et il enjamba les
corps inanimés des gentilshommes.