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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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au 7 mai 1853, <strong>par</strong> A. de Melun, A. Chevalier et leurs amis de la Société d'Economie charitable<br />

et où se côtoyèrent, Montalembert, Baudon, Bailly, LePrevost, les abbés Mullois, Le Boucher<br />

et Kolping, fondateur <strong>du</strong> compagnonnage catholique en Allemagne.<br />

Responsable d’une œuvre de jeunesse qui formait, <strong>par</strong> et à la piété, plus de deux cent<br />

apprentis et jeunes <strong>ouvrier</strong>s, l’abbé Timon-David donne un avis nettement négatif sur ce qu’il<br />

voit rue <strong>du</strong> Regard: "Vous perdez votre temps, vos confrères se tuent pour rien. Ce ne sont<br />

pas les savantes organisations qui font les œuvres, c’est la grâce de Dieu <strong>par</strong> la prière et les<br />

sacrements." Il leur montra le rôle que devait jouer au sein <strong>du</strong> patronage une élite spirituelle,<br />

la Congrégation mariale, qu’il avait découverte chez les Jésuites, et qui se recrutait <strong>par</strong>mi les<br />

élèves <strong>du</strong> collège. Ebloui, impressionné, <strong>Maignen</strong> ne changea pourtant rien à son organisation,<br />

car dira-t-il "ces idées étaient si nouvelles et si étranges que malgré notre admiration,<br />

nous n’eûmes pas foi dans la possibilité de les appliquer. Ce qui est possible à Marseille ne<br />

l’est pas à Paris".<br />

Entre ces deux apôtres de la jeunesse ouvrière, ce fut le début d’une longue et fructueuse<br />

amitié, empreinte de fraternelle et réciproque admiration. Leurs chemins se croiseront à<br />

Angers, en 1858, au Congrès des directeurs d’œuvres, puis à Marseille où se rendra M. <strong>Maignen</strong>.<br />

Mais leur riche correspondance témoigne, jusqu’à la fin, qu’il y avait désaccord: "Ce<br />

fut la différence d’esprit qui m’épouvanta le plus quand je fus vous voir il y a une quinzaine<br />

d’années. Jamais je n’avais vu brasser tant de besognes à la fois. La notice de M. Planchat a<br />

augmenté mes terreurs. Nous ap<strong>par</strong>tenons à une école toute différente..."(Timon-David à <strong>Maignen</strong>,<br />

29.06.1872).<br />

Il avait bien vu tout ce qu’assumait le jeune directeur de patronage: "Notre F. <strong>Maignen</strong>,<br />

écrivait M. LePrevost travaille toujours avec ardeur à son Patronage qui s’accroît et marche<br />

bien; il s’y fatigue beaucoup; il a maintenant un surcroît de travail <strong>du</strong>rant quelques jours; il<br />

réunit tout le jour rue <strong>du</strong> Regard les enfants de la <strong>par</strong>oisse qui sont en retraite pour la première<br />

communion...il pré<strong>par</strong>e un règlement pour son patronage, il vous le communiquera...(l.246,<br />

15.06.1853, à M. Caille).<br />

Cependant, grâce à l’abbé Timon-David, l’œuvre allait progresser."Il nous forçait à<br />

nous avouer que nous avions encore beaucoup à faire". Et la "victoire" <strong>du</strong> prêtre de Marseille<br />

sur le frère laïc de Paris fut consommée en septembre 1854, grâce à un autre visiteur, lui aussi<br />

disciple de M. Allemand, M. Agniel, qui confirmera le diagnostic de Timon-David."Vous êtes<br />

au milieu des morts,...la piété seule est le salut des jeunes gens, ...essayez et vous verrez".<br />

L’essai sera tenté dès le 18 mai 1854, avec l’arrivée <strong>du</strong> père Emile Hello, nommé à<br />

plein temps aumônier <strong>du</strong> Patronage, où il restera jusqu’à sa mort en 1900! Celui qui deviendra<br />

pour ses Frères, le modèle des aumôniers de patronage, ne disposait pas encore de chapelle,<br />

mais il rassembla les enfants qui venaient de faire leur première communion et forma avec<br />

eux une petite "Congrégation de la Sainte Vierge" qui devint bientôt un foyer de vie, d’entrain<br />

et de dévouement à l’œuvre. Néanmoins, l’œuvre garda encore ses allures et son organisation.<br />

"Nous n’attendions plus que le moment de la providence qu’il n’est jamais bon de prévenir,<br />

pour réorganiser franchement et complètement l’œuvre tout entière. Peu à peu nous intro<strong>du</strong>isions<br />

certaines règles pratiquées à Marseille telles que l’aspirance des nouveaux" [temps<br />

d’épreuve imposé avant d'être admis].<br />

Il n’y avait pas que la ville de Lorient, d’où était originaire l’abbé Hello, le nouvel aumônier,<br />

qui avait commencé à bouleverser les patronages des Frères. C’était maintenant toute<br />

que de vrai et de solide fruit pour les œuvres; mais enfin, en <strong>par</strong>lant peu et en cherchant à recueillir quelques lumières dans<br />

les expériences des autres..." (l.565- 26.08.1858).<br />

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