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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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e, vers 7h <strong>du</strong> matin, Myionnet se trouve, pour la cinquième fois, rue <strong>du</strong> Cherche-Midi, et<br />

bien décidé à re<strong>par</strong>tir le lendemain en Anjou, en cas de nouvelle déconvenue. Mais la rencontre<br />

a lieu, et les deux Confrères se rendent jusqu’à la chapelle des Lazaristes et y assistent<br />

à la messe...l’entretien se poursuivant dans l’ap<strong>par</strong>tement de M. LePrevost.<br />

A quelques heures près, le rendez-vous était manqué...la Providence veillait.<br />

Plus tard, M. LePrevost consignera l’événement dans le journal de communauté, [il se<br />

trompe sur quelques détails]:<br />

"C’était à la fin de septembre 1844, (si je ne me trompe), je fus accosté, après la messe,<br />

<strong>par</strong> ce bon frère, que je n’avais jamais vu et dont j’ignorais même le nom. Il m’attendait depuis<br />

15 jours à cause d’une absence que j’avais faite et il allait re<strong>par</strong>tir le jour même où il<br />

<strong>par</strong>vint à me trouver. La pensée qui m’occupait depuis 2 ans passés et dont je pré<strong>par</strong>ais vaguement<br />

l’exécution avec quelques amis, s’était aussi em<strong>par</strong>ée de son esprit; poussé on ne<br />

saurait dire <strong>par</strong> quel indice, il venait s’assurer si nous tendions à la même fin et si Dieu nous<br />

appelait à concerter nos efforts. L’entretien intime que nous eûmes dès cette première rencontre<br />

ne nous laissa sous ce rapport aucun doute: nous consacrer entièrement à Dieu pour<br />

nous sanctifier dans la vie de sacrifice absolu, réunir à nous d’autres âmes pour former un<br />

corps d’élite tout dévoué aux œuvres de zèle et de miséricorde, tel était des deux <strong>par</strong>ts le<br />

mouvement qui nous faisait agir".<br />

Le 6 octobre, C. Myionnet lui signifiera sa résolution de fonder avec lui une communauté.<br />

Quant à M.<strong>Maignen</strong>, il avait aussi ses projets personnels.<br />

"Presque tous les dimanches, je vais à la campagne, dans les bois, avec M. LePrevost.<br />

C’est dans une de ces promenades qu’il m’ouvre son cœur pour la fondation d’une communauté<br />

de religieux laïcs gardant l’extérieur d’hommes <strong>du</strong> <strong>monde</strong> et se dévouant à la consolidations<br />

des œuvres que la Société de Saint-Vincent-de-Paul peut bien entreprendre, mais qu’elle<br />

ne peut soutenir. Je renonce à la première idée <strong>du</strong> sacerdoce que j’avais eue et je promets de<br />

m’associer à la pensée de M. LePrevost".<br />

La conversation qui "fait date" dans sa vie, davantage encore que son retour à Dieu, selon<br />

ses propres confidences, a lieu à l’automne 1844.<br />

Dans le bois de Chaville et ses couleurs automnales, au milieu d’une clairière fleurie de<br />

bruyère et de genêts, les deux Confrères, LePrevost et <strong>Maignen</strong>, s'interrogent, préoccupés de<br />

l’avenir de leur apostolat.<br />

A <strong>Maurice</strong> <strong>Maignen</strong> qui promet à leurs petites œuvres quelque succès dans la christianisation<br />

des pauvres et des <strong>ouvrier</strong>s, Jean-Léon LePrevost ne fait aucune objection, la moisson<br />

sera belle. Mais quels en seront les <strong>ouvrier</strong>s? Comme Confrère de Saint-Vincent-de-Paul, il<br />

sait que le dévouement des laïcs unis au clergé pour l’apostolat populaire offre les "meilleures<br />

conditions <strong>du</strong> retour de l’<strong>ouvrier</strong> à la foi". Mais "il faudrait que Dieu fit surgir dans son Eglise,<br />

pour le salut des pauvres et des <strong>ouvrier</strong>s, une société nouvelle de religieux entièrement<br />

consacrés à ces œuvres, dont nous voyons la puissance et sur elles la manifeste bénédiction de<br />

Dieu. Ils garderaient le dehors des gens <strong>du</strong> <strong>monde</strong> et rempliraient, en même temps, les obligations<br />

essentielles de la vie religieuse. Ce serait là, ami, les vrais moines <strong>du</strong> 19 e siècle"!<br />

Certains ordres religieux, dis<strong>par</strong>us en France à la Révolution, s’efforçaient alors de renaître.<br />

Ainsi, Montalembert ne ménageait pas sa peine pour aider Lacordaire et Dom Guéranger<br />

à ressusciter le premier, les Dominicains, le second, les Bénédictins. Mais ils avaient fort<br />

à faire avec un gouvernement, "qui se vengeait sur les religieux des velléités d’indépendance<br />

qu’il rencontrait chez les évêques"(Dom Delatte). La question <strong>du</strong> costume porté en public<br />

était l’une des principales pommes de discorde. Dans une lettre <strong>du</strong> 28 septembre 1841, Dom<br />

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