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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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Au lendemain de la mort de M. LePrevost, il est temps pour le fils spirituel de travailler<br />

à faire connaître à la postérité et surtout à sa famille religieuse la vie et l’action,<br />

l’enseignement et les exemples <strong>du</strong> fondateur.<br />

<strong>Maignen</strong> s’était promis, dès le début, d'écrire cette vie: "Aujourd’hui, 19 mai 1845, je<br />

prends la résolution d’écrire jour <strong>par</strong> jour ce que je lui aurai vu faire, ce que je lui aurai enten<strong>du</strong><br />

dire...si jeune que je suis, puisque je passe pour son fils auprès des pauvres qui nous voient<br />

ensemble, il daigne s’ouvrir à moi...je le connais et je l’aime...je vais essayer de raconter cette<br />

vie admirable, cette âme <strong>par</strong>faite, et ce sera pour moi un vrai bonheur". Mais l’esprit est ardent,<br />

et il faudra attendre une génération: 1845-1875, pour, qu'enfin la promesse se réalise.<br />

Quelques jalons témoignent de sa persévérance à vouloir tenir cette promesse:<br />

1875, il se rend à Duclair auprès de la famille <strong>du</strong> fondateur.<br />

1876, juillet, à Angers pour copier sa correspondance avec Victor Pavie, des lettres qui<br />

éclairent la jeunesse <strong>du</strong> fondateur. "...de 9h <strong>du</strong> matin à 8h <strong>du</strong> soir, je n’en bouge pas...des lettres<br />

où M. LePrevost revit tout entier. Il semble qu’on cause avec lui" (au P.Hello, le 30.08.).<br />

1879, il commence la biographie qu’il veut la plus complète possible.<br />

1884, "...quatre jours <strong>par</strong> semaine, [j’écris] mes souvenirs sur les origines de la Congrégation<br />

et la vie de M. LePrevost..."(au P.Lantiez, le 15.2.).<br />

1887, il passe cinq mois dans la maison de Chaville."je vais travailler à Vaugirard dans<br />

la poussière de nos archives...puis j’irai à Chaville tracer quelques lignes définitives..."(au<br />

P.Leclerc, le 25.07).<br />

N’allons pas juger ce travail, qui sera <strong>par</strong>achevé <strong>par</strong> son neveu, le P.<strong>Maignen</strong>, comme<br />

une œuvre de stricte justice, le fils de prédilection se rachetant d’avoir été aussi un fils de<br />

contradiction! Ce serait manquer de psychologie, faire preuve d’esprit de géométrie dans<br />

l’analyse de rapports humains, et surtout mettre de la logique là où il ne peut y en avoir: il ne<br />

s’agit pas plus d'une dette ou d'un devoir de mémoire, mais bien <strong>du</strong> témoignage d'une amitié<br />

entre un père et un fils, qui se continue <strong>par</strong> delà la mort <strong>par</strong>ce qu'elle ne peut pas mourir.<br />

Dans ces années 1875-1876, M.<strong>Maignen</strong> aura aussi à cœur de rédiger une petite notice<br />

nécrologique sur le Frère Jean-Marie Tourniquet. 195 Sa vie édifiante lui rappellera celle <strong>du</strong><br />

P.LePrevost dont le souvenir est toujours présent.<br />

Le 7 juillet 1871, était mort, à Tournai (Belgique), foudroyé, <strong>par</strong> une épidémie de variole,<br />

Jean-Marie Tourniquet, jeune frère laïc de 38 ans, A l’égal <strong>du</strong> P.Planchat, il était considéré<br />

<strong>par</strong> M. LePrevost comme un modèle de frère. Affecté au Patronage Saint-Charles, il y exerça<br />

une influence considérable, avec ses innombrables visites d’atelier, le soin qu’il met aux placements<br />

en apprentissage et les multiples services qu’il rend aux patronnés et à leurs familles.<br />

M. <strong>Maignen</strong> estime la vie de ce Frère, exemplaire à plusieurs titres. Ancien <strong>ouvrier</strong> typographe,<br />

il avait d’abord subi les épreuves de la vie d’atelier et en avait triomphé grâce au<br />

Patronage. Ensuite, il entra chez les Frères de Saint-Vincent-de-Paul convaincu de sa mission<br />

providentielle pour la classe ouvrière: "Sa vie, écrit <strong>Maignen</strong>, a son secret dans ce triple<br />

amour: Dieu, les <strong>ouvrier</strong>s, les Œuvres. Ces trois passions sont également essentielles à un vrai<br />

frère de saint Vincent-de-Paul. Elles furent la vie de notre fondateur et l’origine de notre Institut.<br />

Elles seront toujours chez nous le cachet des vraies et solides vocations. Les sujets qui<br />

n’auraient pas dans l’âme avec l’amour de Dieu celui des pauvres ou des <strong>ouvrier</strong>s et celui des<br />

Œuvres spéciales à l’Institut et qui sont sa raison d’être ne pourront guère nous rester fidèles.<br />

195 Mes souvenirs de Monsieur Jean-Marie, M.<strong>Maignen</strong>, Rome, ASV. Baumert, A 13, p.600-620.<br />

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