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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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Nous ne sommes point des hommes de contemplation ni de pénitence, des hommes de science<br />

ni d’éloquence. Nous sommes des hommes d’œuvres de Charité".<br />

Poursuivant le portrait-type <strong>du</strong> frère, à <strong>par</strong>tir de l’exemple de J.M. Tourniquet, il ajoute:<br />

"Il aimait passionnément ses enfants et son œuvre; mais <strong>par</strong>ce qu’il aimait beaucoup le Bon<br />

Dieu. Le travail apostolique soutenait sa ferveur, et sa ferveur activait son travail. Plus il travaillait,<br />

plus il se sanctifiait, et plus il se sanctifiait, plus son travail augmentait. Il réalisait<br />

véritablement la leçon d’amour de Dieu que donnait saint Vincent de Paul à ses missionnaires:<br />

"Aimons Dieu, mes frères, à la sueur de nos fronts, à la fatigue de nos bras".<br />

"L’un des signes principaux <strong>du</strong> vrai religieux c’est l’amour de sa Congrégation. C’est le<br />

caractère qu’imprima surtout à notre Institut notre fondateur. Il s’attacha à lui donner l’esprit<br />

de famille et il voulut être pour nous moins un supérieur qu’un père. A cet amour passionné<br />

des œuvres et des <strong>ouvrier</strong>s, M. Jean-Marie, pour compléter le vrai frère de St-Vincent-de-<br />

Paul, joignit à un égal degré l’amour de ses frères et de son Institut. Sa Congrégation, c’était<br />

sa mère. Il l’aimait comme un enfant. M. Jean-Marie conserva toujours cet esprit d’enfance,<br />

que chérissait M. LePrevost".<br />

Puis, se réjouissant de voir que "l’amour de l’enfant pauvre et <strong>du</strong> triste <strong>ouvrier</strong> comme<br />

l’a fait la Révolution débordait <strong>du</strong> cœur" de M.Tourniquet, spécialement dans les situations<br />

difficiles quand il fallait intervenir auprès des patrons, M.<strong>Maignen</strong> reprend l’expression des<br />

premières Constitutions de l’Institut, qui demandaient au frère laïc d’être le serviteur et "le<br />

défenseur des pauvres".<br />

M.<strong>Maignen</strong> insiste enfin sur un dernier trait, "qu’il ne faut pas oublier pour compléter<br />

cette aimable et douce figure". Cette qualité, qu'affectionnait <strong>par</strong>ticulièrement le directeur <strong>du</strong><br />

Cercle était la largeur d’esprit, cette ouverture à la dimension missionnaire de l’Eglise qui, à<br />

ses yeux, était indispensable aux "hommes d’œuvres de Charité". "La direction zélée d’une<br />

œuvre, disait-il, inspire <strong>par</strong>fois une sorte d’exclusion pour toutes les autres. C’est une misère<br />

bien triste chez le chrétien et honteuse chez le religieux. Il arrive aussi que les soins donnés<br />

aux détails des œuvres d’enfants rétrécissent quelque peu les vues et les aspirations et bornent<br />

à ce petit <strong>monde</strong>, très attrayant sans doute, tout l’horizon. Cet humble <strong>ouvrier</strong> ne connut pas<br />

ce travers. Il voyait haut et de loin. Il menait de front les soins de sa petite œuvre et la propagande<br />

des bonnes doctrines. Il répandait le plus qu’il pouvait dans ses démarches et ses visites<br />

les opuscules de polémique catholique. On sait qu’il ramena à Dieu un certain nombre de ses<br />

patrons devenus ses dévoués coopérateurs. Cette âme douce et bonne, simple et dévouée à ses<br />

humbles travaux, était vraiment grande et élevée".<br />

Le débat Harmel-<strong>Maignen</strong><br />

En 1873, le pèlerinage de Notre-Dame-de-Liesse avait donc permis à Léon Harmel de<br />

se faire connaître de l'Œuvre des Cercles. L'in<strong>du</strong>striel continue, néanmoins, à <strong>par</strong>ticiper aux<br />

divers Congrès de l'Union des Œuvres, et il est présent, l'année suivante, en 1874, à celui de<br />

Lyon. Il y obtient plus qu'un succès d'estime, un quasi-triomphe: d'une <strong>par</strong>t, sa description de<br />

l'usine chrétienne <strong>du</strong> Val des Bois et d'autre <strong>par</strong>t, sa proposition d'appliquer aux usines ce qu'il<br />

avait réalisé en milieu rural, suscitèrent l'enthousiasme de l'auditoire. Son intervention à ce<br />

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