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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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Mais je ne le comprenais pas". Cependant, ce qui touchait et gagnait son cœur <strong>par</strong>-dessus tout,<br />

"c’était bien moins l’attrait de ces belles réunions si nouvelles pour moi, que M. LePrevost<br />

lui-même dont les talents, le caractère et les vertus me ravissaient. Sa bonté pour moi était<br />

pleine de ces délicates prévenances, de cette condescendance et de cet abandon, que ceux qui<br />

l’ont connu peuvent seuls comprendre, et qu’il est impossible d’exprimer".<br />

"Je continuais à aller tous les mardis à la Conférence de Saint-Sulpice, espérant toujours<br />

que M. LePrevost se déterminerait à m’y faire admettre; mais les mardis se succédaient, et la<br />

nomination désirée n’arrivait pas. On présentait chaque semaine de nouveaux membres, dont<br />

les noms étaient proclamés le mardi suivant, et le mien était toujours passé sous silence. Je<br />

n’osais pas m’en plaindre. On ne me confiait pas de pauvres à visiter et je faisais une assez<br />

triste figure, devant mes jeunes amis de la Conférence, qui devaient bien se douter de quelque<br />

chose et sourire entre eux de ma longue candidature. Après les séances, je continuais à recon<strong>du</strong>ire<br />

M. LePrevost chez lui, et à terminer en de longues causeries la soirée <strong>du</strong> mardi".<br />

La situation se débloqua très vite, on l’a vu, dès que M. LePrevost <strong>par</strong>vint à dissiper ses<br />

doutes et à (ré)concilier en son esprit l’amour de Dieu et la création de l’homme. <strong>Maurice</strong> se<br />

confesse à l’abbé Beaussier, redevient pratiquant, et le "mardi suivant, j’étais présenté à la<br />

Conférence Saint-Sulpice <strong>par</strong> son président et <strong>par</strong> M. Boutron, le bon Monsieur que j’avais<br />

rencontré rue <strong>du</strong> Cherche-Midi, lors de ma première visite à M. LePrevost".<br />

Il se voit enfin confier la visite des pauvres. C’est au début de l’été 1843. La lettre suivante,<br />

datée <strong>du</strong> 20 juillet, suppose en effet qu’il est déjà à pied d’œuvre depuis quelque temps,<br />

dans le quartier Saint-Sulpice:<br />

"Paris, le 20 juillet 1843<br />

"Je vous remets ci-joint, mon cher confrère, une lettre pour votre pauvre Stiénon, et aussi<br />

deux cartes, afin que vous n’ayez pas le chagrin de l’aller voir les mains vides. Vous ferez<br />

bien, en passant, de voir chez le portier de M. Gibert quelles sont les heures où on le trouve<br />

sûrement, afin de le dire à Stiénon. Si, pendant que vous serez dans ce quartier, vous voulez<br />

bien entrer rue Neuve-Guillemin, 23 (au 3 e , petite porte à gauche), chez la pauvre famille Césard<br />

dont je vous <strong>par</strong>lais hier au soir...cela vous donnera l’occasion de voir leur intérieur et de<br />

juger si vos visites pourraient leur faire un peu de bien. Dans ce cas, nous pourrions, pour ne<br />

pas trop vous charger, confier à quelque autre membre, l’une de vos familles. A vous bien<br />

cordialement LePrevost".<br />

1844 : la place <strong>du</strong> laïc dans les Œuvres et l'entretien de Chaville<br />

1844 est une année décisive dans le cheminement vocationnel de M.<strong>Maignen</strong> <strong>par</strong> la découverte,<br />

de l’intérieur, des œuvres de LePrevost: il y voit clairement la place des laïcs. Elle<br />

est marquée aussi <strong>par</strong> leur conversation à Chaville, à la suite de laquelle il renonce à l'idée de<br />

se faire prêtre. Il donne ainsi une première orientation à sa vie.<br />

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