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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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Bref, bienheureux garnements! Grâce à eux, les barrières qui se dressaient encore entre<br />

le peuple et M. <strong>Maignen</strong> étaient renversées! Il apprend, à leur contact, à ne pas juger l’<strong>ouvrier</strong><br />

selon les ap<strong>par</strong>ences. Ce qui l’autorisera à interpeller plus d'une fois les préten<strong>du</strong>s défenseurs<br />

des <strong>ouvrier</strong>s: savez-vous qui sont-ils, ce qu’ils vivent, ce qu’ils souffrent? les connaissezvous,<br />

les aimez-vous vraiment? "Retournez la médaille...", Monsieur Vincent avait ainsi supplié<br />

autrefois les Filles de la Charité, pour vaincre leur répulsion devant les pauvres. Chez M.<br />

<strong>Maignen</strong>, la nature y était <strong>par</strong>venue, et bientôt la foi lui fera voir en chacun de ses apprentis,<br />

Jésus <strong>ouvrier</strong>.<br />

Le 11 novembre, M. LePrevost doit <strong>par</strong>tir pour Duclair assister sa seconde mère, Rosalie<br />

Duchatard, âgée de quatre-vingt deux ans, <strong>par</strong>alysée et aux portes de la mort. De fait, "la<br />

plus tendre et la meilleure des mères" s’éteindra doucement, quelques semaines plus tard, le 6<br />

décembre. La veille, il avait néanmoins commencé à écrire à son jeune frère <strong>Maignen</strong> pour le<br />

rassurer: "Je n’ai pas les inquiétudes que vous me supposez sur nos petites œuvres, je les sais<br />

entre de bonnes mains, je les crois protégées et soutenues <strong>par</strong> Dieu surtout qui a daigné les<br />

susciter et je n’ai pas de sollicitude pénible pour ce qui les touche...je me remets entre ses<br />

mains..." Un an au<strong>par</strong>avant, à la même époque, il avait fortifié le zèle de son confrère pour<br />

l’Œuvre de la Sainte-Famille en ces termes: "J’aime cette petite œuvre <strong>du</strong> fond de mes entrailles,<br />

...elle console et édifie les pauvres...Prions bien pour que Dieu soutienne, purifie notre<br />

zèle et ne laisse pas nos efforts sans fruits".<br />

Esprit de foi et de prière, abandon à la volonté <strong>du</strong> Seigneur, c’est sur cette double recommandation<br />

<strong>du</strong> fondateur à ses frères, que s’achève 1845, l’année de fondation et de<br />

l’établissement, rue <strong>du</strong> Regard, "asile béni que le Seigneur nous a donné pour abriter et mûrir<br />

un dessein formé pour sa gloire" ( L.131,1,p.232).<br />

Mais cette année où vient de s'écrire la première page de la communauté, a littéralement<br />

épuisé M. LePrevost<br />

Obligé de quitter son ap<strong>par</strong>tement dès le 1 er janvier 1846, il se retire chez les Frères de<br />

Saint-Jean-de-Dieu, rue Oudinot, où il espère refaire des forces bien affaiblies. Il va y rester<br />

cinq mois et, ne voyant guère d’amélioration, demande et obtient sa retraite <strong>du</strong> Ministère des<br />

Cultes. Prière, étude, approfondissement de la vie religieuse, le temps passe très vite chez les<br />

Frères. Même son zèle ne ralentit pas, puisqu'il fondera en avril la Caisse des Loyers pour les<br />

pauvres, sans doute le fleuron de sa charité inventive.<br />

Le 1 er mars 1846 marque une nouvelle étape dans la vie de la petite communauté naissante.<br />

Clément Myionnet, venu rejoindre M. LePrevost pour une retraite spirituelle, se consacrait,<br />

<strong>par</strong> vœu formel, aux œuvres de zèle et de charité, de concert avec Jean-Léon LePrevost.<br />

Et seul ce dernier était habilité à le libérer de cette promesse solennelle.<br />

Cet engagement à rester unis quoiqu’il arrivât, ne voulait pas "forcer le destin", mais<br />

constituait plutôt une action de grâces, pour ces mois de patience et de prières, au terme desquels<br />

les principaux obstacles s’étaient aplanis. Et bien des années plus tard, en 1874, écrivant<br />

la vie <strong>du</strong> fondateur, M. <strong>Maignen</strong> considérera cet événement comme "le plus important de la<br />

vie de M. LePrevost...M. LePrevost et M. Myionnet n’ont point eu la pensée d’essayer seulement<br />

une pieuse association d’hommes librement adonnés aux bonnes œuvres, mais ils se sont<br />

résolus à embrasser la vie religieuse avec ses obligations les plus strictes".<br />

Mais, en vérité, sur l’instant, il n’avait pas apprécié la situation <strong>du</strong> même regard: "M.<br />

LePrevost obtient sa retraite de son ministère et le consentement de sa femme pour vivre en<br />

communauté. Elle quitte Paris. M. LePrevost tombe malade et se retire à St Jean-de-Dieu.<br />

L’union de M. LePrevost et de M. Myionnet me <strong>par</strong>aît compromise et incertaine".<br />

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