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Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

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C'était vrai aussi pour l'Œuvre des Cercles: c'est dans l'affirmation publique d'une foi et<br />

d'une prière unanime, toutes classes confon<strong>du</strong>es, comme le lui permettait le cadre d'un pèlerinage,<br />

que s'expliquent le dynamisme et le rayonnement fulgurant de ses débuts. C'est <strong>du</strong><br />

maintien de cette tradition, entre autres conditions, que dépendra cette "mise en pratique de<br />

l'idée <strong>du</strong> rapprochement des classes", si ardemment souhaitée <strong>par</strong> M.<strong>Maignen</strong>.<br />

1874 : la mort <strong>du</strong> fondateur, ou la fin d'une amitié privilégiée<br />

Avant d'examiner les conséquences, pour l'Œuvre des Cercles, de la <strong>par</strong>ticipation de<br />

Léon Harmel au pèlerinage de N.D. de Liesse, il nous faut ouvrir une courte <strong>par</strong>enthèse, car<br />

ce fut à cette époque que la vie de l'Institut des Frères fut endeuillée <strong>par</strong> le décès de son fondateur,<br />

Jean-Léon LePrevost.<br />

C'est le vendredi 30 octobre 1874, à l'âge de 71 ans, que le Père LePrevost rendra son<br />

âme à Dieu, entouré de sa communauté, et spécialement en présence de ses deux premiers<br />

compagnons, Clément Myionnet et <strong>Maurice</strong> <strong>Maignen</strong>. Avant de mourir, il avait embrassé le<br />

F. Myionnet, en disant: "Venez, mon vieil enfant, que j'ai tant aimé." Et au F. <strong>Maignen</strong>: "Mon<br />

enfant, mon cher ami, adieu, adieu, mon bon enfant...soyez fidèle".<br />

Ainsi s'achevait ici-bas l'amitié de plus de trente ans entre un père et un fils, qui ne fut<br />

que piété fililale et reconnaissance.<br />

Dès 1843, la rencontre <strong>du</strong> jeune <strong>Maignen</strong> avec M. LePrevost, son aîné de 19 ans, avait<br />

créé entre eux comme de nouveaux liens familiaux. D’emblée, ils se sont reconnus et aimés<br />

comme père et fils. C’est un échange où leurs qualités personnelles s’enrichissent au contact<br />

l’un de l’autre, la délicatesse et l’élévation des sentiments <strong>du</strong> père stimulées <strong>par</strong> la générosité<br />

et l’élan propre à la jeunesse <strong>du</strong> fils. Conscient de tout ce qu’il reçoit de son "ami et père",<br />

M.<strong>Maignen</strong> va pratiquer, jusqu’à la fin de sa vie, la vertu de piété filiale, acquise dès l'enfance.<br />

Il n’aura de cesse de la faire fructifier, car se sachant héritier, il est dans sa nature de vouloir<br />

transmettre à son tour. Par toutes les fibres de son être, il est relié à tout un univers! famille,<br />

patrie, maîtres, bienfaiteurs, protecteurs, etc., avec ce sentiment d’avoir reçu toujours plus<br />

qu’il ne pourra jamais rendre. Envers Dieu et envers l’Eglise, cette disposition à la reconnaissance<br />

et au devoir, sans jamais avoir dis<strong>par</strong>ue, avait besoin d’être ranimée, comme un feu<br />

sous la cendre. S'il est permis d'assimiler la piété à la pitié, 188 Jean-Léon LePrevost saura lui<br />

montrer que c’est <strong>par</strong> la miséricorde et la douceur que l’on possède le <strong>monde</strong>.<br />

Comme d’autres Frères de l’Institut, tel le P. Hello, 189 M.<strong>Maignen</strong> a subi le charme de<br />

sa <strong>par</strong>ole, mais surtout de sa personne qui rayonnait, comme tout naturellement, une charité<br />

irrésistible. Il lui semblait que Dieu eût prédisposé son cœur à une suprême paternité. Leur<br />

amitié était fondée sur la confiance et l’abandon mutuel de deux êtres doués à <strong>par</strong>t égale<br />

d’une "prodigieuse puissance d’aimer", à laquelle s’ajoutait une commune sensibilité<br />

188 "Piété pour Dieu notre Père...pitié pour les hommes, car les deux mots reviennent au même: notre action ne se déroulera<br />

pas seulement dans la justice, si souvent trop impitoyable et trop <strong>du</strong>re; la vraie douceur des forts atténuera notre rigueur".<br />

M.Paissac, op. Attendre Dieu, 2001, p.185.<br />

189 "J’aimais trop la chasse...mais après les vacances, je subissais sans m’en douter son influence puissante; en m’attirant à<br />

lui, il m’attirait au bon Dieu...dans les hésitations et les combats insé<strong>par</strong>ables d’une vraie vocation, une <strong>par</strong>ole de<br />

M.LePrevost m’éclairait bien souvent."<br />

184

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