Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.
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Cependant, 1852 aurait pu aussi bien signer l'acte de décès de l'Institut que son certificat<br />
de bonne santé...Le fondateur était prêt à toute éventualité, "vivre ou mourir", selon qu’il plairait<br />
à la divine sagesse. Car, fin 1848, la stérilité <strong>du</strong> recrutement se fait cruellement sentir. Si<br />
les activités charitables se développent, elles ne s'élargissent pas autant qu'il le voudrait.<br />
Pour l'année 1849, le journal de communauté, toujours rédigé <strong>par</strong> M. LePrevost, consacre<br />
plusieurs pages à la question <strong>du</strong> recrutement <strong>du</strong> personnel, des admissions, des essais, de<br />
la persévérance. Par exemple, avec une demande qui émane de membres de la Société de<br />
Saint-Vincent-de-Paul le problème surgit de savoir s’il faut admettre des frères, "vivant à<br />
l’extérieur et gardant leur position dans le <strong>monde</strong>". Autre question: l’admission de Frères aptes<br />
"seulement aux travaux manuels".<br />
Mais l’événement le plus notable de 1849 se pro<strong>du</strong>it à Grenelle: le Premier Tabernacle.<br />
"15 octobre: Fête de Ste Thérèse: jour à jamais mémorable pour la petite famille: <strong>par</strong><br />
une faveur aussi inespérée qu’imméritée, Mgr l’Arch. de Paris a daigné nous accorder la permission<br />
de faire dire la messe dans notre pauvre maison et d’y conserver le Très Saint Sacrement!..."<br />
Le 4 septembre, c’est en apprenant la nouvelle qu’on autorisait la Communauté à<br />
célébrer la messe et à conserver le Saint-Sacrement dans son oratoire de Grenelle, que, de<br />
Duclair où il séjourne, il avait adressé à ses frères une très belle lettre, toute de reconnaissance<br />
et d’action de grâces. Après son hymne à la Charité et son hymne à la prière, c'était l’hymne à<br />
la Sainte Eucharistie et à la Croix. "Le bien-Aimé, en entrant sous notre toit, y viendra avec la<br />
croix; c’est son seul trésor..qu’il soit le bienvenu et sa croix avec lui...car l’heure de devenir<br />
humbles, pauvres et mortifiés est enfin arrivée..."<br />
Du côté des œuvres, c’est toujours l’heure de l’humilité pour les Frères à Grenelle et à<br />
la rue <strong>du</strong> Regard. M. LePrevost intervient pour que les Petites Sœurs des Pauvres puissent<br />
s’établir à Paris et leur offre de s’installer provisoirement à Nazareth. A Paris, une épidémie<br />
de choléra fait plus de 16.000 morts.<br />
C’est le début d’une nouvelle initiative charitable de M. LePrevost qui, en se concrétisant<br />
<strong>par</strong> la fondation d'un orphelinat, va, <strong>par</strong> contrecoup, donner une nouvelle dimension à la<br />
vocation <strong>du</strong> Frère <strong>Maignen</strong>.<br />
1852 : des fêtes et des almanachs pour les apprentis<br />
A la suite de l’effroyable épidémie de choléra qui ravage Paris de mars à septembre<br />
1849, M. LePrevost et quelques confrères de la Société de Saint-Vincent-de-Paul se sont offerts<br />
pour prendre en charge une cinquantaine "d’enfants-orphelins <strong>du</strong> choléra". En janvier<br />
1851, Clément Myionnet quitte ainsi la rue <strong>du</strong> Commerce pour s’installer au 39, rue de<br />
l’Arbalète, près de la rue Mouffetard, dont M. LePrevost fera, dès la fin de l’année, la nouvelle<br />
maison-mère de l’Institut. Quatre jours rue <strong>du</strong> Regard, et le reste de la semaine avec ses<br />
orphelins, le régime auquel est soumis le F.Myionnet ne peut se soutenir bien longtemps. Pour<br />
se consacrer exclusivement à ses orphelins, il laisse donc ses fonctions de directeur <strong>du</strong> patronage<br />
au Frère <strong>Maignen</strong>.<br />
Or, l’année même où le fléau frappe la capitale, Tavernier, le trésorier de l’une des petites<br />
Conférences d’apprentis <strong>du</strong> Patronage, termine son apprentissage. Le 5 août, au cours<br />
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