25.06.2013 Views

Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

Maurice Maignen - Apôtre du monde ouvrier - par Richard Corbon s.v.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

naissez. Autant je suis sensible et impressionnable aux marques d’affection et de bienveillance,<br />

autant je suis prompt à m’émouvoir aux procédés qui me <strong>par</strong>aissent tout le contraire".<br />

Le 17 février, M. Baudon l’accueille chez lui, avec MM. LePrevost, Lantiez, Beluze,<br />

Thureau-Dangin. La rencontre est des plus cordiales. Trois jours plus tard, le 20, un billet de<br />

LePrevost à <strong>Maignen</strong> lui rappelle une décision prise au cours de la réunion:"vous n’oubliez<br />

pas que nous devons envoyer à M. Baudon l’indication des franchises qui devraient, à notre<br />

avis, être laissées aux directeurs dans les patronages. Pré<strong>par</strong>ez donc, je vous prie, au plus tôt,<br />

le projet de ce document".<br />

En dix pages, cette note sur la direction dans les patronages, détaille ce que le fondateur<br />

rappelait déjà à P.Decaux l’année précédente: à bien des titres, - comme celui de maintenir les<br />

œuvres <strong>par</strong> le don total de ses Frères –pères ou Frères- et celui d’avoir concouru à leur fondation-,<br />

M. LePrevost estime légitime, pour le frère directeur de patronage, de disposer d’une<br />

suffisante liberté d’action pour organiser ses journées <strong>du</strong> dimanche, et une entente avec la<br />

Société de Saint-Vincent-de-Paul dans les choix des Présidents, aumôniers et directeurs...<br />

Le 15 mars, M. Baudon acceptait les observations faites <strong>par</strong> le père LePrevost reconnaissait<br />

le témoignage éloquent des services ren<strong>du</strong>s <strong>par</strong> les Frères depuis près de vingt<br />

ans...mais il exige toujours que le président de chaque patronage dirige le conseil hebdomadaire,<br />

et non le frère directeur, comme c’était l’usage. Cette lettre s’éloignant des dispositions<br />

conciliantes de l’entrevue <strong>du</strong> 17 février, M. LePrevost s’autorise à lui rappeler les responsabilités<br />

de chacun..."J’admets avec vous que le président doit présider mais il ne doit pas diriger,<br />

et c’est ce qu’il fait, à mon sens quand il suit le Directeur jusque dans les minutieux détails de<br />

son action et qu’il se substitue conséquemment à lui..."<br />

Les positions en restèrent là. Nazareth et Grenelle continuèrent à fonctionner comme<br />

au<strong>par</strong>avant. Plus tard, M. <strong>Maignen</strong> confiera, dans l’intimité, que le mariage de Paul Decaux<br />

avait contribué à trouver une solution pratique aux difficultés. 133<br />

Or, il avait eu quelque influence sur le choix de la future épouse, dont il connaissait le<br />

père. Intelligente et de grand bon sens, elle suggéra à son mari les meilleurs conseils possibles<br />

qui amenèrent peu à peu l’apaisement au Patronage."Plus d’une fois, concluait M.<strong>Maignen</strong>,<br />

un bon mariage fut le moyen le plus efficace de rétablir l’harmonie entre les Confrères et le<br />

Directeur".<br />

Quelques mois plus tard, le 14 août 1865, à l’occasion d’un pèlerinage à Notre-Dame de<br />

La Salette, le P. LePrevost écrira d’Allevard-les-Bains, au Frère <strong>Maignen</strong> "qu’il y a reçu les<br />

grâces nécessaires pour persévérer dans sa mission de fondateur. Le moment est arrivé où "la<br />

communauté avec ses œuvres doit prendre sa place dans le <strong>monde</strong> chrétien, et, loin de nous<br />

aider à nous poser le moins mal possible, chacun semble nous mesurer jalousement nos limites<br />

et prendre à tâche que nous soyons aussi petits que possible". 134<br />

Dans le même temps où il réussissait à règler au mieux le conflit surgi entre les Frères<br />

et la Société de Saint-Vincent-de-Paul, M. LePrevost franchissait une nouvelle étape dans sa<br />

vie de fondateur, avec son ordination au sacerdoce. Le nombre des prêtres de l'Institut augmentant<br />

de manière significative, l'Institut allait devoir clarifier le rôle respectif des deux<br />

branches, celle des Frères laïcs, et celle des Frères ecclésiastiques.<br />

133<br />

Même si, dans quelques lettres de 1866, M.<strong>Maignen</strong> fait toujours <strong>par</strong>t à P. Decaux de ses embarras d’ordre matériel...."Ces<br />

messieurs <strong>du</strong> secrétariat m’ont fait quelque difficulté pour le règlement de mon almanach que je viens vous<br />

soumettre. Je dois payer maintenant mon imprimeur, le pro<strong>du</strong>it de cette opération sert à la subsistance de notre communauté<br />

en ce moment très gênée...(27 mars).<br />

134<br />

En 1897, le temps arrivera où il ne faudra plus seulement dénouer mais rompre définitivement les premiers liens noués<br />

avec la Société.<br />

134

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!