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Kon- Tiki

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pouvoir émettre de tels sons. Lorsqu’il eut la possibilité<br />

d’évaluer leurs dimensions avec plus de précision, il découvrit<br />

que l’envergure de leurs ailes atteignait près de 300 mètres !<br />

Trois fois plus que la plus grosse des baleines, et sans commune<br />

mesure avec les mantes de la Terre qui ne pesaient que quelques<br />

tonnes.<br />

Finalement, une demi-heure avant le coucher du soleil, le<br />

<strong>Kon</strong>-<strong>Tiki</strong> se retrouva à l’aplomb du bloc de cire montagneux.<br />

— Non, répondit-il aux questions que Brenner répétait sans<br />

cesse. Ces créatures n’ont toujours pas réagi à ma présence.<br />

Elles ne semblent pas posséder un esprit très vif et me feraient<br />

presque penser à des moutons. Mais même si elles voulaient me<br />

prendre en chasse, je ne les crois pas capables de grimper<br />

jusqu’à moi.<br />

Il était un peu déçu de constater que les mantes ne<br />

manifestaient pas le moindre intérêt à son égard, alors qu’il<br />

survolait leurs pâturages. Peut-être ne pouvaient-elles pas<br />

détecter sa présence. Il ne discernait presque aucun détail et<br />

même les photogrammes du télescope traités par les systèmes<br />

de correction informatiques ne révélaient rien qui ressemblât à<br />

un organe sensoriel. Ces choses n’étaient que des ailes delta<br />

noires démesurées qui se déplaçaient par des mouvements<br />

ondulatoires au-dessus de collines et de vallées guère plus<br />

matérielles que les nuages de la Terre. Cette île flottante<br />

paraissait solide, mais il savait que s’il avait été se promener à<br />

sa surface il serait passé au travers comme si c’était un cerfvolant<br />

en papier de soie.<br />

Il voyait à présent les myriades de cellules, ou de bulles, qui<br />

constituaient cet amas. Certaines devaient atteindre un mètre<br />

de diamètre et Falcon se demandait dans quel chaudron de<br />

sorcière ces hydrocarbures avaient été préparés. Il y avait sans<br />

doute assez de produits pétrochimiques dans les profondeurs de<br />

l’atmosphère jovienne pour pourvoir aux besoins de toute<br />

l’humanité pendant un million d’années.<br />

La brève journée tirait à sa fin et la lumière décroissait au<br />

pied des collines de cire quand le <strong>Kon</strong>-<strong>Tiki</strong> franchit leur crête. Il<br />

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