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Kon- Tiki

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secondes, puis entra en lâchant une autre grenade derrière lui.<br />

Pourquoi pas, après tout ? Il ne respirait pas l’air ambiant.<br />

Dans la pièce, une jeune femme en uniforme blanc s’était<br />

endormie dans un fauteuil, devant une batterie d’écrans, la tête<br />

rejetée en arrière. Ses longs cheveux blonds tombaient presque<br />

jusqu’au tapis, son bras droit pendait et ses doigts reposaient<br />

sur le sol.<br />

Blake tirait le siège pour avoir plus librement accès à la<br />

console quand son regard fut attiré par la bague glissée au<br />

majeur de la main flasque, un anneau d’or avec un grenat taillé<br />

en forme d’animal.<br />

Un coup d’œil aux moniteurs lui confirma que les gardiens<br />

de la place forte étaient occupés à éteindre les incendies. Il<br />

examina le clavier et comprit qu’il s’agissait d’un simple<br />

terminal. L’ordinateur et ses mémoires étaient ailleurs.<br />

Quelques instants lui furent nécessaires pour reconstituer<br />

dans son esprit le plan des lieux, suivre le trajet des câbles<br />

électriques et des conduites du circuit de refroidissement. Les<br />

microprocesseurs étaient là, dans un rack de matériel<br />

électronique installé au fond du réduit, à l’endroit où le plafond<br />

descendait rejoindre le sol, sous l’escalier. Blake n’avait pas de<br />

temps à perdre et il retira les modules de leur support en<br />

arrachant leurs connexions avant de les fourrer dans son sac. Il<br />

prit un plateau de puces posé à côté et le vida par-dessus avant<br />

de refermer le rabat.<br />

Il sortit de la pièce, dans le vestibule envahi par la fumée…<br />

…il traversa la bibliothèque plongée dans la pénombre,<br />

ressortit sur la véranda…<br />

…il franchit la rambarde d’un bond, toucha le sol et repartit.<br />

Il courait sur l’herbe et entrevoyait aux limites de son champ de<br />

vision des silhouettes qui se hâtaient tout comme lui… il sauta le<br />

muret, la clôture, se retrouva dans les bois…<br />

Il ralentit le pas pour progresser avec plus de prudence et de<br />

discrétion dans les taillis. Derrière lui, les incendies<br />

embrasaient le ciel nocturne. La nuit charriait jusqu’à lui les<br />

beuglements des sirènes, les couinements amplifiés des coms et<br />

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