PARTIE 2 - Icomos

Theme 2
Session 13
RAPPORT
SAVOIR HABITER, RÉUTILISER, RÉINVENTER
La présentation virtuelle de la restauration de l’ancienne Maison de Hahn Moo Sook à Seoul, réalisée par CHO
In-Souk, nous permet de comprendre la façon dont cette maison a été restaurée ainsi que les règles établies. Il
s’agit d’un exemple de restauration - pour l’adaptation d’une maison traditionnelle à un usage public - fondée
sur la conservation de l’authenticité, de l’intégrité et des caractéristiques du bâtiment; sur la conservation des
techniques traditionnelles, et sur le respect du patrimoine.
Trois présentations ont été consacrées aux matériaux traditionnels. Annick DANEELS a présenté une étude
des méthodes de constructions appliquées sur le site archéologique de La Joya, prouvant que la terre est un
matériau viable pour la construction, même dans des conditions de forte humidité. La terre fût utilisée sur la
côte du Golfe du Mexique tout au long du premier millénaire de notre ère, apportant des solutions originales
pour répondre aux problèmes techniques. La recherche sur les méthodes traditionnelles suggère que la résistance
à l’humidité est due à l’usage d’un liant organique consolidant avec la capacité de repousser l’eau. Les
recherches devraient donc se poursuivre afin d’identifier la composition de cet agglutinant, pour pouvoir offrir
la possibilité de réintroduire une architecture en terre durable.
Eunice SALAVESSA a fait été de recherches sur le renouveau des enduits traditionnels en se basant sur les
nouveaux développements en la matière. Le projet montre que les connaissances traditionnelles au sujet des
stucs plâtre, que l’on peut retrouver dans les anciens textes, peuvent toujours être utilisées.
Thierry JOFFROY a présenté différentes expériences en rapport avec des programmes d’habitation. Ces programmes
ont tous en commun d’être inspirés par « l’intelligence locale » : les méthodes de construction
traditionnelles et l’utilisation de matériaux locaux. La catastrophe naturelle subie par Haïti a montré que les
structures traditionelles en bois sont plus résistantes que les modernes. Les travaux de reconstruction pour
la restauration de ces structures ou la construction de nouveaux logements se font selon les méthodes de
construction locales. L’ « intelligence locale » développée à travers les âges démontre un remarquable potentiel.
Malheureusement, à notre ère globalisée, nous avons tendance à préférer la quantité à la qualité. Malgré
cela, l’expérience nous montre que « l’universel » ou le « ready-made » ne sont pas des méthodes efficaces
sur le moyen et long terme, et sont même contreproductives.
Enfin, Helen van HEEMSTEDE a présenté l’approche développée par la société Van Ruysdael en matière d’isolation
dans le bâti. La sur-isolation est nocive pour la santé et économiquement non-rentable, elle augmente
les émissions de CO2 et contribue à détériorer les matériaux de construction. Cette approche est fondée sur
une recherche sur l’évolution (ou la dé-évolution) des systèmes d’isolation au cours du temps, qui montre
comment l’objectif initial de réduction de la consommation d’énergie n’a pas été atteint, particulièrement
dans le cas du bâti existant. De plus, nombre de cadres et de fenêtres historiques de valeur ont été détruits.
Nous devrions donc nous remettre en question pour revenir à des solutions plus saines et moins extrêmes en
matière d’isolation.
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LE PATRIMOINE, MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT
HERITAGE, DRIVER OF DEVELOPMENT