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PARTIE 2 - Icomos

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les pratiques les plus durables, qui peuvent encore être utilisées aujourd’hui.<br />

CHO In-Souk (The Past for the Future) a démontré que la restauration permet de retrouver une harmonie<br />

et un équilibre urbains perdus. L’analyse des modules et des structures de base, et la compréhension du<br />

changement dans ce quartier de Séoul sont des éléments importants à prendre en compte dans le cadre de la<br />

reconversion d’un bâtiment traditionnel.<br />

Annick DANEELS (La construction en terre crue dans les tropiques humides) nous a aidés à mieux comprendre<br />

les raisons de l’utilisation de certains matériaux dans le passé, les propriétés des systèmes utilisés, et<br />

l’intelligence des civilisations anciennes dans leur utilisation des matériaux locaux. Elles avaient en effet<br />

compris comment éviter les crues, évacuer les eaux et contourner les problèmes d’humidité.<br />

Eunice SALAVESSA (Eco-plasters Revive the Traditional Plasterwork Technique of the Past) a fait état d’un<br />

projet mettant en valeur l’utilisation des stucs de plâtre traditionnels pour des approches contemporaines.<br />

Thierry Joffroy (Une meilleure efficacité des programmes d’habitat) nous a rappelé que les savoir-faire locaux<br />

développés au fil des années recèlent un formidable potentiel. Nous avons beaucoup à apprendre, ou à<br />

réapprendre, de ces connaissances. Malheureusement, dans notre société globalisée, nous avons tendance à<br />

privilégier la quantité à la qualité. Des solutions universelles ou « prêtes à l’emploi » ne sont pas efficaces sur<br />

le long terme, et peuvent même se montrer au final contre-productives.<br />

Helen VAN BERCH VAN HEEMSTEDE a constaté que la sur-isolation est nocive pour la santé et n’est pas<br />

économiquement viable. Elle a pour effet d’augmenter les émissions de CO2 et accélère la détérioration<br />

des matériaux de construction. Malheureusement, la logique de ces dernières décennies a été celle de la<br />

productivité et du gain. Dans ce contexte il est impossible de faire émerger des solutions durables. Nous<br />

devrions nous remettre en question pour revenir à des méthodes plus saines et moins extrêmes en termes<br />

d’isolation.<br />

Conclusion<br />

Des idées consensuellesont émergé au cours des différentes présentations. A travers les exemples du passé,<br />

nous avons vu comment les sociétés anciennes et pré-industrielles avaient compris la menace que pouvait<br />

représenter leur environnement, avaient appris à vivre avec elle, et savaient réduire les risques des éventuels<br />

aléas. Les savoir-faire des métiers de la construction étaient transmis aux générations suivantes ; nous avons<br />

perdu aujourd’hui une partie de ces connaissances, et il va falloir les redécouvrir. Les savoir-faire locaux<br />

représentent un remarquable potentiel pour la préservation et la sauvegarde du patrimoine bâti à l’avenir.<br />

Qu’est-ce que la durabilité et en quoi s’accorde-t-elle avec la conservation du patrimoine ? Il est de notre devoir<br />

de remettre en question l’idée commune que l’on se fait de cette notion et de ne pas se contenter d’appliquer<br />

les mesures officielles prises pour atteindre les objectifs de ce que l’on fait passer pour du développement<br />

durable. C’est la conservation du patrimoine, qui représentele véritable développement durable. Il faut<br />

revenir à des techniques et des pratiques traditionnelles et approfondir l’utilisation des matériaux naturels<br />

comme le bois, la terre et la pierre plutôt que de recourir à des matériaux non-recyclables et non-dégradables<br />

qui sont élaborés à partir de molécules méconnaissables. Il nous faut capitaliser sur l’utilisation que faisaient<br />

nos ancêtres des systèmes de contrôle climatiques passifs. De cette façon nous pourrons également préserver<br />

l’esprit du lieu.<br />

De nombreux défis importants sont à relever. On nous a montré les difficultés que représente dans les pays<br />

du tiers-monde le fait d’habiter dans des bâtiments patrimoniaux plutôt que dans un habitat moderne. Nous<br />

devons nous demander si nous pouvons réellement demander à des sociétés de rester dans leurs villages de<br />

terre et d’adobe et de les conserver, si nous ne sommes pas prêts nous-mêmes à adopter le mode de vie que<br />

cela implique. Peut-on diminuer nos propres attentes en termes de confort physique ? Nous devons trouver<br />

un équilibre entre le pittoresque et le confortable, entre l’ancien et le moderne.<br />

478<br />

LE PATRIMOINE, MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT<br />

HERITAGE, DRIVER OF DEVELOPMENT

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