Le royaume d’Icare

marbre. Kolarov l’a battu grâce à une combinaison extraordinaire
en seconde ronde. Mais...
Frédéric a été touché que le comte apprécie l’élégance
de son raisonnement plutôt que de s’apitoyer sur sa mésaventure.
On lui objecte des difficultés, il les balaie d’enthousiasme.
D’abord un tournoi à Paris, sa ville d’adoption,
compétition qu’il gagnera, forçant Feuerbach à accepter le
challenge.
— Mais la présence de Cappello sera essentielle, se plaint
le comte, il est l’aspirant numéro un.
— Si le tournoi est prestigieux, il y sera, l’assure Kolarov.
— Il aime les honneurs, paraît-il. Il tiendrait au titre à
cause de ses ambitions d’ambassadeur. Mais il ne sera présent
que si Feuerbach joue.
— Alors pariez sur la présence de Cappello pour attirer
Feuerbach et mentez au Cubain en confirmant la participation
du champion.
— Et si Feuerbach refuse
— Si ce Cappello est un diplomate, il comprendra, commente
la comtesse Dumoulin, charmante de pertinence.
Un champion français, d’y songer le cœur du comte s’embrase.
Il trouvera des financiers. On logera Kolarov chez lui.
Il donnera des cours privés au baron Duquesne, que le téléphone
de Jacques a enthousiasmé. Oui, le projet est réalisable,
finit-il par conclure les yeux mouillés en serrant la
main du jeune Russe.
Le ciel bleuit. À l’autre aile, une porte de balcon s’ouvre.
D’instinct Kolarov entre pour éviter le champion qui sort.
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