Le royaume d’Icare

jouer. Ce qu’Hackerman ignore, c’est qu’il s’est engagé dans
une « préparation maison » du jeune anglais, qui voit l’occasion
de tester sa trouvaille contre le maître lui-même. La
croisée des chemins, comprend John en un frisson tout en
déplaçant sa dame au treizième coup, une décision en apparence
sans logique.
En étudiant les parties de l’Américain dans l’espagnole
fermée, Bennett et lui ont concocté un plan qui pose de nouveaux
défis aux noirs. Hackerman s’avère lent à percevoir le
danger. Il réagit gauchement et perd en trente et un coups.
Une boucherie ! Dans l’analyse d’après partie, Hackerman
reprend du bon pied l’analyse de cette complexe variante
que vient officiellement d’inaugurer John Nilsson et qui gardera
le souvenir de son nom. Quand Itchkoff se joint à eux,
Hackerman lui montre immédiatement la finesse du plan
des blancs, à laquelle l’ex-aspirant acquiesce , tout sourire.
Dans la seconde partie du tournoi, tandis que les maîtres
invités se battent entre eux, John se découvre bon professeur
parmi les siens qui le traitent en héros. Score final à son
premier tournoi d’envergure, sept et demi sur huit, un point
entier devant Hensen, un psychiatre. John se crut un tigre.
Le traversier tangue, il faut rentrer. John doit s’agripper à
la rampe pour progresser sans perdre l’équilibre.
Les événements allaient se bousculer. Invité de dernière
heure, il remporte en avril, à La Haye en Hollande, le tournoi
des jeunes, no contest écrira le chroniqueur anglais, devant
le maître hollandais Boey et le Français Ducrocq, deux
êtres exceptionnels qu’il découvre là-bas. À peine revenu,
il s’occupe du transfert d’Anne à Paris. Lady Bennett l’aide
à s’organiser, John lui-même ne s’est jamais installé où que
ce soit. Départ précédé d’un télégramme du champion du
monde : Berlin requiert sa participation au Tournoi de la
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