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Le royaume d’Icare

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— Alors cesse d’espérer comme un enculé.<br />

C’est l’heure. Depuis une dizaine de minutes Belladona revient<br />

et repart, s’arrêtant devant les vitrines protégées des<br />

trois boutiques triées au premier coup d’œil. Perdu dans ses<br />

souvenirs, il laisse couler le temps, donnant l’impression<br />

d’hésiter. Attentif à son va et vient, le propriétaire de la boutique<br />

où Miguel veut transiger le salue discrètement depuis<br />

l’arrière du comptoir. Aventi.<br />

L’ouverture de la porte déclenche un carillon de clochettes.<br />

Un peu grassouillet mais les épaules solides, le bijoutier<br />

pose les yeux sur lui.<br />

— Bonjour, lance Belladona.<br />

— Vous êtes matinal, vous!<br />

— Signor Roberto Pellegrini, dé Gênes.<br />

— Il n’y a pas de gêne ici. Ha ! Ha ! Jean-Pierre, pour vous<br />

servir. Vous chercher quelque chose<br />

— Oui, non. Cé que… Nous parlons entré mésieurs du<br />

monde, bien sour.<br />

— Absolument.<br />

Une tête s’est levée. Une dame aux cheveux courts avec de<br />

grands yeux clairs.<br />

— Ma femme, Andrée.<br />

— Mes hommages, madame.<br />

Elle incline la tête en souriant, les joues rosées, l’oreille<br />

attentive.<br />

— Voyez-vous, poursuit Belladona en baissant le ton, jé<br />

souis à Paris, comment dire, en pétite trêve.<br />

»<br />

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