Le royaume d’Icare

Il répond encore et toujours à la même question : « Pourquoi
des maisons égales »
Elle survient chaque fois qu’il utilise une carte du ciel
agrandie pour l’interpréter devant un auditoire, en rappel
des échiquiers muraux aux échecs.
— Le lieu d’ancrage du moment de la naissance est donnée
dans l’image-type du soleil levant. L’Ascendant sert de point
de repère central, comme en arpentage. Il se synchronise
avec le degré du signe où le soleil se lève sur Terre à l’instant
du premier souffle. C’est pourquoi quelqu’un qui naît un peu
avant ou après le lever du soleil aura l’ascendant et le soleil
dans le même signe. Le reste des piquets qui délimitent les
maisons se distribue Modus Aequalis, comme des portions
de gâteau en démocratie, en tranches de trente degrés.
Dans l’auditoire, plusieurs souriaient, fascinés par l’originalité
de l’exposé.
Manoir Duquesne, onze heures vingt-quatre
— Le livre de Darwin ne fut pas la cause première de mes
recherches, John. Disons qu’il en orienta le développement.
— Qu’était-ce alors Le savez-vous
— Absolument.
Feuerbach s’assoit confortablement et dépose un cigare
qu’il n’a jamais allumé. Les pièces d’échecs sont rangées.
— Ce fut la résolution d’un problème de variation des populations.
J’étais en première année. Notre professeur expliquait
que le pouvoir du calcul différentiel permet de résoudre
des problèmes insolubles autrement. Il avait donné
en exemple une situation où coexistent des loups et des
moutons. Connaissez-vous ce problème, John
199